Kinshasa et les importations avicoles. En finir avec la catastrophe sanitaire économique !
La République démocratique du Congo recèle d’immenses richesses, tant dans son sous-sol qu’au niveau agricole, avec d’énormes potentialités climatiques favorables à la production de la plupart des cultures.
Pourtant, plus de 75% de Congolais vivent sous le seuil de pauvreté. La population – celle des villes en particulier- dépend de plus en plus des importations agroalimentaires. Plus de 90% des protéines animales (volaille, poisson, porc, bœuf…), consommées à Kinshasa, la ville aux huit millions d’habitants, sont importées.
Les importations massives de découpes congelées de poule/poulet (cuisses, pattes, ailes, croupions, peau…) et d’œufs de consommation, vendus au rabais sur les marchés locaux, déstructurent la filière avicole locale. La rupture de la chaîne du froid entraîne une véritable catastrophe sanitaire : selon une étude de la FAO à Kinshasa, plus de 80% des aliments vendus dans les lieux publics seraient contaminés.
Impressionnées par la campagne menée au Cameroun, à propos des importations de poulet congelé, et des résultats obtenus, des associations kinoises commencent à réagir.
RAUKIN, le réseau d’agriculture urbaine de Kinshasa, anime une campagne d’information, de sensibilisation et de lobbying pour un redéploiement de la filière avicole en RDC.
Le Réseau se donne comme première tâche l’élaboration d’un "livre blanc" sur les conséquences économiques, sociales et sanitaires des importations avicoles, les obstacles et les atouts de la filière locale, les mesures politiques à prendre pour encadrer et développer la production de poulets de chair et d’œufs de consommation. RAUKIN compte sur notre solidarité pour mener à bien ce travail.
Denis Horman ; GRESEA ; décembre 2006 ; 28 p ; 3,00 €