Alliances interentreprises Nord-Sud : Une stratégie alternative pour l’Afrique ?
L’entreprise occupe aujourd’hui une place centrale au sein des politiques et stratégies de coopération au développement, dans un contexte de mondialisation croissante et d’hégémonisme de la logique du marché libre. Mais de quel secteur privé parle-t-on ? A mille lieues de la logique, souvent exploitante et fragilisante, qui continue d’animer les rapports économiques entre l’Afrique et les pays industrialisés, en marge des priorités poursuivies par les bailleurs et institutions internationaux, des liens se tissent entre les peuples du Nord et du Sud. Cette nouvelle brochure du Gresea explore et soumet au débat critique la question des alliances qui peuvent s’établir – et s’établissent - entre les petites et moyennes entreprises (PME) du Nord et du Sud, en s’inspirant en particulier de l’expérience des entreprises belges actives en Afrique subsaharienne. Bien qu’encore peu répandues, ces formes de coopération entre acteurs privés s’avèrent bien souvent très bénéfiques pour les économies locales. En favorisant les transferts de ressources, de technologies et de savoir-faire adaptés, ces partenariats contribuent en effet à l’amélioration des compétences techniques et de gestion, à la dynamisation sociale et à la diversification des tissus économiques locaux. Sans être la panacée, ils pourraient, s’ils étaient réalisés massivement, jouer un rôle majeur dans les efforts de relance des secteurs productifs et contribuer de manière significative à la modernisation et à l’industrialisation des économies africaines. Au-delà des retombées micro-économiques, il s’agit également d’envisager d’une autre manière la coopération entre le Nord et le Sud. D’une manière qui, à partir des forces productives et dynamismes locaux, en renforçant les liens entre opérateurs qui en définitive partagent les mêmes visions et intérêts, pourrait à terme déboucher sur la consolidation d’une demande sociale pour un « changement de cap en politique économique » ainsi qu’une autre logique des relations économiques internationales, condition et cadre indispensables pour un développement durable du continent africain et de la planète.
Nicolas Gérard ; GRESEA, déc. 2006, 28 p, 3,00 €