Carte d'identité

Secteur Automobile
Naissance 16 janvier 2021
Siège central Amsterdam
Chiffre d'affaires 189,5 milliards d’euros
Bénéfice net 18,6 milliards d’euros
Effectifs 258.275 personnes
Site web https://www.stellantis.com/
Président Carlos Tavares
Actionnaires principaux (9 avril 2024): Exor/IFIL (14, 9%), EPF (Peugeot) (7, 44%), BPI (Etat français) (6, 76%), CPR Asset Management (3, 16%), The Vanguard Group (2, 75%)
Marques Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS Automobiles, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot, RAM, Vauxhall
Filiales https://mirador-multinationales.be/secteurs/automobile/article/psa-peugeot-citroen https://mirador-multinationales.be/textes/secteurs/article/les-agnelli-la-dynastie-turinoise
Comité d'entreprise européen oui

Ratios 2023

 
Marge opérationnelle % 11,55
Taux de profit % 22, 8
Taux de solvabilité % 24, 48
Taux de dividende % 22, 59
Part salariale % 39, 35
Taux de productivité (€) 187.916
Fonds roulement net (€) 17, 2 milliards

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Bilan

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Historique

Stellantis est désormais un nom à retenir parmi les grandes multinationales automobiles. Il est issu de la fusion de deux constructeurs européens majeurs, PSA et FCA, c’est-à-dire Peugeot et Fiat.

*Henri Houben

L’opération a été annoncée dès le 30 octobre 2019. Ensuite, les équipes des deux entreprises ont planché durant un an sur un accord qui puisse être acceptable pour les deux parties. Ce dernier a été proposé aux actionnaires et aux autorités européennes de concurrence qui l’ont approuvé. Stellantis a vu la jour ce 16 janvier 2021.

Officiellement, c’est FCA, basé à Amsterdam, qui reprend PSA. L’échange se déroule sur base de 1,7452 actions de FCA pour une action de PSA [1]. Mais le but est d’obtenir une parité totale 50%-50%. Le titre est coté sur les Bourses de New York (Wall Street), de Milan et de Paris-Amsterdam-Bruxelles (Euronext).

Le choix du nom est particulier, car il est issu du latin stello qui signifie « briller d’étoiles ». Et les superlatifs volent pour décrire la naissance de ce mégagroupe. John Elkaan, le représentant de la famille Agnelli qui contrôlait Fiat, s’écrie qu’il s’agit d’une « fusion historique », prédisant : « Nous jouerons un rôle de premier plan au cours de la prochaine décennie… » [2]. Louis Gallois, l’ancien président du conseil de surveillance de PSA affirme pour sa part que : « Nous vivons la plus grande fusion dans l’industrie automobile depuis son origine » [3].

Mais les étoiles annoncées risquent de tourner autour des têtes de salariés groggys, quand ils seront confrontés aux conséquences concrètes de l’opération.

De quelle couleur sera la nouvelle géante ?

Stellantis s’installe clairement à la troisième ou quatrième place du secteur automobile. En 2019, s’il avait existé, le groupe aurait vendu 8,453 millions de véhicules, dont 3,878 pour PSA et 4,575 pour FCA. C’est derrière Volkswagen (10,956 millions), Toyota (10,74 millions) et l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors (10,18 millions), pour autant que celle-ci fonctionne réellement comme un groupe, et au coude à coude avec General Motors (7,718 millions en 2019, mais 8,384 millions en 2018) [4].

C’est clairement un titan au pays des voitures. Sa base est européenne, mais il dispose de solides installations en Amérique, au nord comme au sud. Il opère à partir de 14 marques différentes : Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall (issues du Groupe PSA) et Fiat, Alfa Romeo, Lancia, Abarth, Maserati, Chrysler, Jeep, Dodge, RAM (issues du Groupe FCA). Les dirigeants n’escomptent pas en supprimer une, du moins à court terme.

PSA possède 18 usines d’assemblage,13 unités produisant des composants, essentiellement des moteurs, des transmissions et des boîtes de vitesse, et cinq centres de recherche. En outre, il participe à sept joint-ventures dans la fabrication de véhicules, dont certaines sont importantes (Kolin avec Toyota, Sevelsud avec FCA et DCPA avec le constructeur chinois Dongfeng), et réalisent des modèles à partir d’accords de coopération où des sites fournissent des voitures supplémentaires en fonction des ventes [5]. FCA, pour sa part, apporte 94 sites de production industrielle et 39 centres de recherche [6].

Au total, Stellantis devrait comptabiliser un chiffre d’affaires de 163 milliards d’euros, derrière Volkswagen (253 milliards), Toyota (245 milliards) et Daimler (173 milliards) [7]. Il emploiera quelque 292.000 salariés, 115.000 venant du groupe Peugeot et 177.000 de Fiat-Chrysler [8]. Fin 2019, la capitalisation boursière des deux firmes, soit la valeur totale des actions placées en Bourse, s’élevait à quelque 40 milliards d’euros, loin derrière Toyota (206 milliards), Volkswagen (88 milliards), Daimler (53 milliards) ou même BMW et General Motors (47 milliards tous deux), et Honda (46 milliards) [9]. Début février 2021, ce montant n’avait progressé qu’à 42 milliards, avec une tendance à la baisse depuis la mise sur le marché des nouvelles parts de capital [10].

 


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Cet article est également disponible en pdf.


[1Les Echos 4 janvier 2021.

[2L’Echo, 4 janvier 2021.

[3Les Echos 4 janvier 2021.

[4Sur base des chiffres de 2020, qui sont évidemment conditionnés par la pandémie, Stellantis ne serait que sixième avec un volume de 5,95 millions de véhicules vendus (Les Echos, 3 mars 2021).

[5Calculs sur base des données fournies par PSA, Document d’enregistrement universel 2019, p.14-17.

[6Calculs sur base de FCA, Annual Report and Form 20-F 2019, p.22, 27 et 266. FCA déclare détenir 111 sites de production et 46 centres de recherche. Nous avons enlevé les 13 usines et 7 centres de Comau, qui doit être vendu prochainement, et 4 unités de Teksid déjà cédées au groupe brésilen Tupy.

[7Nous avons additionné le montant de FCA (108 milliards) et PSA (75 milliards). Nous avons retiré les montants de Faurecia (18 milliards) et de Comau (1,3 milliard), deux sociétés qui doivent être vendues, et de Teksid Iron qui a été cédé à Tupy en décembre 2019 (0,6 milliard).

[8Nous avons procédé de même que pour le chiffre d’affaires.

[9Renault, Document d’enregistrement universel 2019, p.63.

[10Bloomberg Markets, 5 février 2021. Durant la pandémie, le titre de FCA a progressé en raison d’un dividende extra que devait verser le groupe à ses actionnaires. Initialement prévu d’un montant total de 5,5 milliards d’euros, il a été réduit à 2,9 milliards.