Le sommet annuel du G20
G20
Extension du G8 à d’autres pays de la planète, considérés comme importants par leur taille et leur poids politique et économique. Il s’agit de 19 pays (Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Russie et Turquie) et de l’Union européenne. Créé en septembre 1999, ce groupe a pris une importance croissante avec la crise économique, étant donné qu’il apparaît que celle-ci ne peut plus être résolue par les pays du G8 seuls.
(En anglais : G20)
(les chefs d’États des 20 pays les plus puissants) s’est tenu les 7 et 8 juillet dernier à Hambourg, à quelques encablures des bastions de la gauche autonome allemande que sont les quartiers de Sankt Pauli et Sternschanze. Une véritable provocation selon certain.e.s et qui aujourd’hui suscite de nombreux débats en Allemagne : fallait-il organiser cette rencontre à Hambourg ? Angela Merkel, qui a imposé le choix de cette ville, est-elle responsable de la situation ? Paradoxalement, les élections du mois de septembre pourraient favoriser cette dernière et la droite politique en général qui sait mieux que quiconque exploiter les thématiques sécuritaires.
En marge du G20
G20
Extension du G8 à d’autres pays de la planète, considérés comme importants par leur taille et leur poids politique et économique. Il s’agit de 19 pays (Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Russie et Turquie) et de l’Union européenne. Créé en septembre 1999, ce groupe a pris une importance croissante avec la crise économique, étant donné qu’il apparaît que celle-ci ne peut plus être résolue par les pays du G8 seuls.
(En anglais : G20)
, les 5 et 6 juillet s’est tenu un contre-sommet avec de nombreux ateliers et activités militantes. C’est dans ce cadre que l’Alter Summit, en collaboration avec la Coalition Internationale des Sans-papiers et Migrant.e.s (CISPM) ont proposé un atelier sur le lien entre frontières et droits sociaux [1]. En outre, le réseau a participé à une rencontre initiée par Blockupy International et à un atelier sur la situation en Grèce.
20.000 policiers mobilisés
Une première manifestation, sous forme de techno parade, a lancé le coup d’envoi le mercredi 5 juillet. Un défilé joyeux de plus de 15.000 personnes a donc arpenté les rues de la ville.
La manifestation du jeudi soir (Welcome to Hell) a été le début de l’escalade. De nombreuses personnes (environ 10-15.000) ont rejoint le rassemblement ainsi qu’un groupe relativement important de Black Blocks (mais pas les 8000 annoncés). Prétextant l’obligation de découvrir les visages, la police a empêché le départ de la manifestation et a finalement chargé, pour dissoudre la manifestation. Les heures suivantes seront marquées par de multiples interdictions de manifester et la présence constante et massive de groupes de manifestants, parfois violents, dans les quartiers Sankt Pauli et Sternschanze.
C’est donc sous haute tension que les actions de blocages du sommet et de certaines parties du port d’Hambourg se sont déroulées le vendredi 7 juillet. Des milliers de manifestants.e.s se sont rassemblés au petit matin pour bloquer les délégations se rendant au sommet (BlockG20) et pour entraver le bon fonctionnement du port (Shutdown the logitics of the Capital). Rapidement, la ville est redevenue le théâtre d’un jeu du chat et de la souris entre force de l’ordre et manifestant.e.s. La soirée quant à elle fut marquée par les affrontements les plus durs.
Dans ce contexte, la mobilisation de 50 à 80.000 manifestants.e.s le samedi après-midi est un véritable succès. Et ce, malgré la faible présence des grandes organisations, notamment syndicales.
Enjeu local et national
Depuis plusieurs mois, la polémique fait rage dans la seconde ville d’Allemagne sur la tenue de ce sommet à haut risque. Le dénouement auquel nous avons pu assister durant ces jours concerne donc beaucoup la politique locale, voire nationale. L’enjeu global et l’aspect transnational de la mobilisation est donc passé au second plan, malgré la présence de militant.e.s venus des 4 coins de l’Europe et d’ailleurs.
Cependant, la présence massive des forces de l’ordre, la volonté de gérer les délégations prévues au sommet (plus de 10.000 personnes étaient impliquées dans l’organisation du G20) ainsi que les manifestations à sa marge, ont représenté un exercice grandeur nature de la gestion sécuritaire en milieu hostile (plusieurs polices du monde entier sont venues observer). Et ce fut, quoiqu’en disent les médias et certains secteurs militants, une certaine réussite pour la police. En effet, malgré le succès de certains blocages (la délégation américaine a été particulièrement retardée), il y a eu peu de désagréments pour les participants.e.s au sommet et les violences furent largement localisées dans la rue qui abrite le squat Rote Flora. Par contre, une véritable impression d’état policier enveloppait la ville durant ce sommet. Est-ce là, la norme présente et future de la gestion par les « démocraties » européennes de la conflictualité sociale ?
Depuis Gênes en 2001 (et les violences que la ville a vécues), les sommets de ce type se tenaient hors des grandes villes ; on peut donc s’étonner du choix de Mme Merkel d’imposer Hambourg comme ville hôte. Mais peut-être était-ce de sa part un choix calculé : un sommet sans heurts aurait été une victoire tandis que les violences recadreraient la campagne électorale sur des thématiques sécuritaires qui pourraient faciliter sa réélection.
Quoi qu’il en soit, l’importante mobilisation et la diversité des opposants.e.s, leur enthousiasme et leur détermination ont montré qu’Hambourg reste une ville de résistance et que les puissants.e.s de ce monde devront compter dans les années à venir avec un rejet croissant de leurs politiques. Rendez-vous est d’ores et déjà pris l’année prochaine en Argentine pour le prochain G20 qui se tiendra à Buenos Aires.