Les images déchirantes et alarmistes de migrants échoués sur les plages d’Espagne telles que relayées par les média contribuent à affecter l’opinion publique en jouant sur le registre émotionnel. Avec comme corollaire, la mise en veilleuse de l’esprit critique et de l’analyse rationnelle des données. La présente analyse tentera de rompre avec cette approche sensationnaliste et, quitte à paraître froide et technique, développera un autre angle d’approche.

 Dépréciation du travail et migrations dans les Balkans

Lorsque l’on scrute de près les migrations dans le monde, on s’aperçoit que l’Europe est en passe de devenir le principal continent de destination des migrations. Le rapport 2005 de la commission mondiale sur les migrations établit qu’on retrouve en Europe 56,1 millions migrants. Toujours selon le même rapport, on apprend que l’Allemagne compte 7,3 millions immigrés (ce qui représente 4,2% des migrants du monde). D’évidence, les mouvements de population intracontinentaux (suivant un flux Flux Notion économique qui consiste à comptabiliser tout ce qui entre et ce qui sort durant une période donnée (un an par exemple) pour une catégorie économique. Pour une personne, c’est par exemple ses revenus moins ses dépenses et éventuellement ce qu’il a vendu comme avoir et ce qu’il a acquis. Le flux s’oppose au stock.
(en anglais : flow)
d’est en ouest) constituent aujourd’hui une des filières migratoires majeures. L’entrée récente de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’Union européenne Union Européenne Ou UE : Organisation politique régionale issue du traité de Maastricht (Pays-Bas) en février 1992 et entré en vigueur en novembre 1993. Elle repose sur trois piliers : les fondements socio-économiques instituant les Communautés européennes et existant depuis 1957 ; les nouveaux dispositifs relatifs à la politique étrangère et de sécurité commune ; la coopération dans les domaines de la justice et des affaires intérieures. L’Union compte actuellement 27 membres : Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas (1957), Danemark, Irlande, Royaume-Uni (1973), Grèce (1981), Espagne, Portugal (1986), Autriche, Finlande, Suède (1995), Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie (2004), Bulgarie, Roumanie (2007).
(En anglais : European Union)
offre l’occasion de faire le point sur les interactions entre migrations, précarité, dépréciation du travail et politique européenne de compétitivité. On verra qu’il y a lieu de penser les migrations d’un point de vue économique à l’intérieur de l’opposition entre les intérêts du travail et du capital Capital Ensemble d’actifs et de richesses pouvant être utilisés pour produire de nouveaux biens ou services.
(en anglais : capital, mais aussi fund ou wealth)
. En conséquence, nous insisterons sur l’arrimage du mouvement des migrants aux traditions du mouvement ouvrier comme horizon politique incontournable.

Toute définition claire de la précarité renvoie à la question de la dérégulation Dérégulation Action gouvernementale consistant à supprimer des législations réglementaires, permettant aux pouvoirs publics d’exercer un contrôle, une surveillance des activités d’un secteur, d’un segment, voire de toute une économie.
(en anglais : deregulation).
du marché Marché Lieu parfois fictif où se rencontrent une offre (pour vendre) et une demande (pour acheter) pour un bien, un service, un actif, un titre, une monnaie, etc. ; un marché financier porte sur l’achat et la vente de titres ou d’actifs financiers.
(en anglais : market)
du travail. Ainsi, la croissance Croissance Augmentation du produit intérieur brut (PIB) et de la production.
(en anglais : growth)
des contrats à durée déterminée tout comme l’utilisation massive du travail temporaire par les employeurs constitue une preuve claire de cette dérégulation. La conséquence principale de ce mouvement défavorable aux travailleurs consiste en une dépréciation de la valeur du travail considéré comme un facteur de production. Classiquement, cette assertion est étayée par la description des évolutions comparées de la productivité Productivité Rapport entre la quantité produite et les ressources utilisées pour ce faire. En général, on calcule a priori une productivité du travail, qui est le rapport entre soit de la quantité produite, soit de la valeur ajoutée réelle (hors inflation) et le nombre de personnes nécessaires pour cette production (ou le nombre d’heures de travail prestées). Par ailleurs, on calcule aussi une productivité du capital ou une productivité globale des facteurs (travail et capital ensemble, sans que cela soit spécifique à l’un ou à l’autre). Mais c’est très confus pour savoir ce que cela veut dire concrètement. Pour les marxistes, par contre, on distingue la productivité du travail, qui est hausse de la production à travers des moyens techniques (machines plus performantes, meilleure organisation du travail, etc.), et l’intensification du travail, qui exige une dépense de force humaine supplémentaire (accélération des rythmes de travail, suppression des temps morts, etc.).
(en anglais : productivity)
du travail et des salaires. Depuis une dizaine d’années, une importante disparité s’est creusée entre ces deux indicateurs en Europe. La mise en évidence de ces tendances constituera la première partie de cette intervention. Par la suite, nous esquisserons les évolutions communes qui prévalent à l’est et à l’ouest sur le continent européen.

Les chiffres sont très clairs. Selon Béla Galgôczi (Tendances salariales en Europe centrale et orientale, Education ouvrière, Actrav, n° 128 "La protection du salaire", mars 2002), on constate que la courbe des salaires ne semble pas prendre la même voie que les gains de productivité.

Dans certains pays, les salaires ont stagné voire baissé au cours des dernières années alors que la productivité du travail connaissait un plein boom. C’est le cas en Bulgarie et en Roumanie. En Bulgarie, par comparaison avec 1992, la productivité a crû de 45,7 % en 2000 mais les salaires ont diminué de presque 40 % en 10 ans. En Roumanie, cette disparité est également constatable et repose sur une augmentation du taux de productivité de 70,6 % alors que les salaires ont baissé de 15 % en une décennie. Ce déséquilibre grandissant a naturellement accentué les vagues d’émigration au cours des dernières années. Dans son article ("Les migrations multiples de la population bulgare", Université Libre de Bruxelles, Groupe d’études sur l’ethnicité, le racisme, les migrations et l’exclusion (GERME) dans la revue « courrier des Balkans), Ralitza Soultanova constate que l’impact des migrations est difficile à évaluer pour la Bulgarie, mais selon l’Institut National des Statistiques Bulgare, 700.000 habitants ont quitté le pays de 1992 à 2001 (ce qui équivaut à presque 10 % de la population totale).

Les vagues migratoires en Roumanie pourraient même conduire à … une pénurie de main d’œuvre à plus ou moins brève échéance, selon Michaela Iordache (« La Roumanie devient un pays d’immigration », Le Courrier des Balkans, http: balkans.courriers.info, 28 avril 2006). En effet, plus de 2.000.000 de travailleurs roumains sont à l’étranger, les conditions de travail locales n’y étant de fait guère attrayantes avec un salaire horaire moyen de 1 euro. Résultat des courses : les employeurs locaux ont décidé d’éviter une pénurie de main d’œuvre en ayant recours à … l’immigration. C’est la raison pour laquelle un employeur du secteur textile à Bacau a décidé d’embaucher 1.000 Chinois en avril 2006. Le Tiers monde à domicile : stade suprême de la dérégulation du marché du travail dans les Balkans ?

Les thuriféraires de la mondialisation heureuse pourraient suggérer que ces vues pessimistes se révèlent trop partisanes. La vulgate en vogue veut en effet que les migrants contribuent au développement de leurs pays d’origine en partageant leurs revenus avec les membres de leur famille restés sur place. De fait, certains chiffres tendent à prouver que le montant total de l’argent envoyé par les migrants est supérieur à celui de l’aide au développement (International Organization for Migration, Enjeu des politiques migratoires, n°2, mars 2003). Mais en y regardant d’un peu plus près, on verra que ces flux financier ne sont en aucune façon utilisés pour financer des projets à long terme ou des investissements socialement utiles. Selon Arnaud Zacharie ("Migration et développement, sortir du paradoxe", in Imagine, mars 2006), l’impact du flux financier en terme de développement résultant des migrations est de seulement 4 %. Ce qui signifie que 96 % de cette manne financière a été consacré à la consommation. Par ailleurs, cet afflux monétaire constitue auprès des jeunes générations un incitant à l’émigration considérée comme l’unique voie de promotion sociale.

La situation est telle que certains pays redoutent un vieillissement drastique de leur main d’œuvre. Selon Céline Bayou, ("La Lettonie se vide de ses jeunes", Regards sur l’Est, janvier 2006), la Lettonie fait face à un vieillissement brutal de sa main d’œuvre. L’émigration massive (40.000 personnes ont quitté le pays) combinée à une croissance négative de la population explique amplement ce constat inquiétant. Le résultat de ce processus dans le cadre des "ex-économies en transition" pourrait trouver son point d’orgue dans la mise sur pied de fonds Fonds (de placement, d’investissement, d’épargne…) : société financière qui récolte l’épargne de ménages pour l’investir ou le placer dans des produits financiers plus ou moins précis, parfois définis à l’avance. Il existe des fonds de pension, des fonds de placement, des fonds de fonds qui sont proposés à tout un chacun. En revanche, les hedge funds (fonds spéculatifs) et les private equity funds sont réservés à une riche clientèle.
(en anglais : fund)
de pension privés et le passage par pertes et fracas des anciens systèmes de pension par répartition Pension par répartition Système de retraite où les travailleurs et leurs employeurs cotisent (éventuellement avec une subvention de l’Etat). Dans ce régime, les revenus (retraite) sont fixes et ne dépendent pas d’investissements réalisés éventuellement par ailleurs. L’ensemble de ces contributions sert à payer les pensions actuelles. C’est le système couramment utilisé en Europe. . Ce n’est évidemment pas le seul coût induit par les vagues migratoires.

Si émigrer à l’ouest constitue un indéniable moyen de promotion sociale pour les diplômés dans le cadre de l’immigration "choisie", il n’en reste pas moins vrai que ce choix particulier met en danger l’innovation technologique dans les pays de départ qui se retrouveront spécialisés dans des activités à faible valeur ajoutée Valeur ajoutée Différence entre le chiffre d’affaires d’une entreprise et les coûts des biens et des services qui ont été nécessaires pour réaliser ce chiffre d’affaires (et qui forment le chiffre d’affaires d’une autre firme) ; la somme des valeurs ajoutées de toutes les sociétés, administrations et organisations constitue le produit intérieur brut.
(en anglais : added value)
. Avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer en matière de dégradation des termes de l’échange Termes de l’échange Pouvoir d’achat de biens et services importés qu’un pays détient grâce à ses exportations. L’indice des termes de l’échange le plus courant mesure le rapport entre les prix des exportations et les prix des importations. Une augmentation de cet indice correspond à une amélioration des termes de l’échange : par exemple, un pays vend plus cher ses exportations pour un prix à l’importation constant. Inversement, une diminution de l’indice correspond à une dégradation des termes de l’échange.
(en anglais : terms of trade)
. Donc, bouclons la boucle, la précarité, à la base des mouvements migratoires devrait finir par s’auto entretenir du fait de ces migrations. Triste perspective…

La description des effets des migrations au sein des sociétés d’Europe Centrale a constitué la première étape de notre analyse. Passons aux effets attendus des migrations à l’ouest du continent.

 Un peu plus à l’ouest

Dans cette partie, nous tenterons d’identifier la fonction remplie d’un point de vue économique par l’émigration au sein des sociétés d’Europe occidentale. Pour ce faire, nous examinerons les évolutions ayant trait aux législations relatives aux migrations dans les sociétés occidentales en les rapportant au déclin de la société fordiste depuis le début des années 80. Enfin, nous essayerons de voir l’impact causé par les migrations en provenance de l’Est sur le tissu social occidental.

Classiquement, on soutient que l’Europe occidentale s’est tenue à l’écart des grands flux migratoires mondiaux depuis le milieu des années 70. Comme toujours, l’observation attentive des données révèle bien des surprises. De 1989 à 1998, l’Union européenne a intégré 1,5 millions de migrants (dont un tiers qui est dépourvu de tout statut social) (The Economist, 11/02/2002). Entre 1980 et 1992, 15 millions de personnes ont émigré afin de s’installer en Europe Occidentale (L’Europe et ses migrations, Withol de Wenden et de Tinguy, Editions Complexes, 1995).

En Belgique, en dépit d’une législation restrictive, les migrations continueront à se développer dans le futur si le tissu économique se montre demandeur d’un apport extérieur de main-d’œuvre. Car les migrations, avant toute considération d’ordre politique, juridique démographique, doivent être corrélées avec l’infrastructure économique des sociétés. En la matière, évidemment pas de quoi se réjouir. Car les migrations dirigées vers une Europe vieillissante ont pour vocation de fournir du travail marchandise Marchandise Tout bien ou service qui peut être acheté et vendu (sur un marché).
(en anglais : commodity ou good)
au moindre prix.

Dans l’Union européenne, selon les données fournies par Eurostat, on constate une diminution de 7 points de la part des salaires dans le PIB PIB Produit intérieur brut : richesse marchande créée durant une période déterminée (souvent un an) sur un territoire précisé (généralement un pays ; mais, en additionnant le PIB de tous les pays, on obtient le PIB mondial).
(en anglais : Gross Domestic Product ou GDP)
. Cette part moyenne s’élevait à 75,3% dans les années 70 et est descendue à 68,3 % en 2000. Cette chute est plus spectaculaire encore dans un pays comme la France où la part des salaires dans la valeur ajoutée subit une baisse de 8 % (76,6 % à 68 %). En Allemagne, pays moteur de l’Euroland, certains analystes estiment que la fin de l’emploi à vie sonne également le glas du travail correctement rémunéré. La libéralisation Libéralisation Action qui consiste à ouvrir un marché à la concurrence d’autres acteurs (étrangers ou autres) autrefois interdits d’accès à ce secteur. du marché du travail en Allemagne apparaît in fine comme le résultat combiné de taux record de chômage, de compétition accrue entre travailleurs et de réformes continues qui ont, depuis cinq ans, contribué à créer un second marché du travail, moins coûteux et plus flexible.

Ce bazar, où prédominent les bas salaires et l’emploi jetable, représente déjà la moitié des contrats de travail et serait sur le point d’éclipser l’emploi traditionnel dans certains segments du secteur des services. A partir de janvier, on comptait 38,2 millions de personnes au travail en Allemagne. La même chose qu’il y a quinze ans. Ce qui a, en revanche, changé, c’est la montée des working poors. Aujourd’hui, en Allemagne, on compte 12 millions de travailleurs (31,4% de la main-d’œuvre totale) exemptés de contributions à la sécurité sociale en raison de leurs très faibles salaires, soit une augmentation de 4 millions d’unités depuis 1991 (Financial Times, 4/11/06). Or, l’obsession de la compétitivité est devenue un phénomène contagieux en Europe de l’ouest car, depuis 2000, l’Allemagne est clairement déterminée à faire baisser le niveau de ses salaires.

Comme l’a fait remarquer Xavier Timbeau (La Tribune, 03/29/06), cette tendance en Allemagne est la résultante d’une nouvelle division du travail intervenue entre la vieille Europe et les nouveaux états membres qui une augmentation de la compétition mais également d’un surplus d’échanges commerciaux avec les états voisins. Il ne serait donc guère surprenant qu’à l’avenir l’Espagne, la France et l’Italie se lancent dans une politique de déflation Déflation Période durant laquelle les prix ont tendance à baisser continuellement. Ce qui a, en général, l’effet de baisser également les salaires. La déflation est l’inverse de la situation d’inflation.
(en anglais : deflation).
compétitive. De fait, la compétitivité se trouve, pour l’heure, au cœur de tous les agendas gouvernementaux en matière socioéconomique.

Or, pendant que les Etats fondateurs de l’Union européenne décident de geler les salaires et de lâcher la pression fiscale sur le capital Capital , les nouveaux états membres perdent de solides atouts : leur jeunesse autant que leur main-d’œuvre qualifiée. En outre, ayant basé leur attractivité sur les bas salaires, les nouveaux Etats membres, en particulier la Roumanie et la Bulgarie, sont plutôt spécialisés dans des productions "labour intensive" de sorte que toute éventuelle pénurie de main d’œuvre imputable à des mouvements migratoires ne pourra être compensée que par l’importation de main-d’œuvre à bon marché (cfr. les Chinois en Roumanie, un exemple clair de tiers-mondisation). Ces considérations suffiront à nous persuader que nous sommes en présence d’un processus déflatoire mené à une échelle continentale.

 Récapitulons !

Le démantèlement des économies socialistes a conduit au cours de la dernière décennie à une sévère détérioration des droits des travailleurs dans toute l’Europe. Dès lors, la montée de la précarité doit être comprise comme une résultante du rapport désarticulé entre les gains de productivité (en augmentation) et la part des salaires (en chute) dans les PIB européens. C’est ce désajustement qui a nourrit les vagues migratoires de l’est vers l’ouest ces dernières années. Migrations qui n’ont évidemment pas été sans conséquences, certains nouveaux Etats membres font, à l’heure actuelle, face à un vieillissement accéléré de leur main d’œuvre comportant à terme un risque de pénurie du facteur "travail". De par leur position dans la division internationale du travail Division Internationale du Travail ou DIT : Répartition globale de la production mondiale entre les différents pays en fonction de leurs avantages comparatifs. Ainsi, jusque dans les années 70, le Tiers-monde fournissait essentiellement des matières premières qui étaient transformées dans les anciennes métropoles coloniales. Par la suite, une partie des nations en développement se sont industrialisées à leur tour dans des biens manufacturés de consommation courante. Les pays avancés se sont tournés vers les produits et les services de plus haute technologie.
(En anglais : division of labor)
, certains nouveaux Etats membres n’ont d’autre choix que d’engager de la main-d’œuvre à bon marché pour éviter des hausses des salaires dans certains secteurs (cfr. les Chinois du secteur textile en Roumanie). Conséquence : chez nous, afin de booster la compétitivité, on sacrifie de plus en plus les modèles de protection du travail remontant à l’immédiat après-guerre.

La description de la dynamique déflatoire actuellement en cours en Europe nous amènera in fine à dresser à la hâte quelques alternatives.

Tout d’abord, on pointera le rôle évidemment positif d’une réduction du temps de travail avec maintien intégral du salaire pour tout le continent. La mise en œuvre d’un tel mot d’ordre permettrait de faire redécoller la part des salaires dans le PIB, augmentation qui serait due pour l’essentiel aux accroissements conjugués de l’emploi et du salaire horaire.

Enfin, une harmonisation fiscale est aujourd’hui plus que jamais nécessaire en Europe. C’est que l’obsession compétitiviste alimente un mouvement d’alignement vers le bas des taux de taxation sur le capital. Ce qui occasionne un sous-financement structurel des systèmes de protection sociale. Or, cette tendance renforce naturellement la diminution de la part des salaires dans les PIB des économies nationales européennes.

 


Pour citer cet article :

Xavier Dupret , "Migrations et précarité en Europe : "balkanisation" ? ", Gresea, mars 2007. Texte disponible à l’adresse :
http://www.gresea.be/spip.php?article1672



P.-S.

Ce texte a fait l’objet d’une présentation lors de la journée Campus Plein Sud qui s’est déroulé le mardi 7 mars à la faculté des sciences de l’ULB devant 100 étudiants de première candidature. Il a également fait l’objet d’une diffusion via le site du professeur Van Helden.