Créée en 1955, la multinationale Multinationale Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : multinational)
française Charles Doux est, aujourd’hui, le premier producteur européen de volailles et le cinquième sur le marché mondial. Cette entreprise compte environ 14.000 travailleurs à travers le monde. Depuis 1998 et le rachat du 3e exportateur de volaille brésilien, Frangosul, la production et donc... l’emploi ont été complètement relocalisés au sein de la firme. Ainsi, tandis que les sites de production français (les abattoirs de Carhaix et de Paray-le-Monial, l’usine de Vannes, de Brest et de La pallice…) ferment les uns après les autres, l’emploi augmente de 62% au Brésil (8.000 travailleurs). La raison de cette délocalisation est simple : des coûts de production inférieurs de 33% au Brésil pour la multinationale française. Le salaire mensuel moyen dans l’agroalimentaire au Brésil est de 130 euros. Si la délocalisation est une pratique courante du système économique mondial, Charles Doux va plus loin. D’une part, grâce "au chantage à la délocalisation", la firme fait pression sur les salaires de ses employés français (80% sont au SMIC). Cependant, à la différence d’autres multinationales, après avoir obtenu une baisse des salaires, Charles Doux délocalise quand même. Un rapport de SOS Faim attire par ailleurs l’attention sur les aides publiques (près de deux millions d’euros) dont bénéficie la firme : le contribuable français participe ainsi à la prospérité d’une entreprise en bonne santé et en... délocalisation permanente. En résumé, en délocalisant, le groupe Doux peut importer à bas prix (en France). Il y accentue, de ce fait, la baisse des cours et la crise de la filière avicole et en utilisant l’argument de la compétitivité des travailleurs. Ajoutons que, lors d’un entretien réalisé par le Gresea avec des travailleurs de la firme, un délégué syndical avouait l’absence de toute communication entre les différentes branches du syndicat du Groupe Doux. Dans un secteur mondialisé, lorsqu’on ne sait pas ce qui se passe ailleurs, la riposte syndicale n’est guère aisée...

Sources : le Gresea Echos n°45 de janvier 2006, le n°65 de Défis ("Un véritable système productiviste" par Pierre Bielande) de SOS Faim, décembre 2004.