Face aux capacités limitées de production d’énergies renouvelables et à l’instabilité régnant sur le marché
Marché
Lieu parfois fictif où se rencontrent une offre (pour vendre) et une demande (pour acheter) pour un bien, un service, un actif, un titre, une monnaie, etc. ; un marché financier porte sur l’achat et la vente de titres ou d’actifs financiers.
(en anglais : market)
du pétrole, les centrales nucléaires poussent de nouveau comme des champignons. Après 20 ans de sous-investissement
Investissement
Transaction consistant à acquérir des actifs fixes, des avoirs financiers ou des biens immatériels (une marque, un logo, des brevets…).
(en anglais : investment)
, 434 réacteurs sont aujourd’hui en exploitation à travers le monde, 33 en construction et, surtout, plus de 300 projets seraient à l’étude. Ce retour du nucléaire sur l’avant-scène énergétique mondiale implique des besoins croissants en uranium et relance la chasse au gisement. Là, les pouvoirs publics français possèdent en l’entreprise Areva (ils détiennent directement ou indirectement près de 87% du capital
Capital
Ensemble d’actifs et de richesses pouvant être utilisés pour produire de nouveaux biens ou services.
(en anglais : capital, mais aussi fund ou wealth)
du groupe), un formidable garant de son indépendance énergétique. Areva contrôle aujourd’hui entre 20 et 25% du marché mondial de l’uranium naturel et fournit près de 50% des besoins en minerais d’EDF. Après Immouraren au Niger (http://www.gresea.be/spip.php?article744) où en 2007, l’Etat nigérien a dû céder devant Areva dans la renégociation du prix du kilo d’uranium, c’est aujourd’hui en direction de la République Démocratique du Congo (RDC) que se tournent les appétits de la multinationale
Multinationale
Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : multinational)
française. En effet, le monopole très théorique qu’exerce la Gécamines, la société publique congolaise, est appelé à disparaître et ouvre depuis 2001 une véritable ruée vers l’uranium de l’énorme mine de Shinkolobwe (Katanga). Au départ promis à la société britannique Brinkley Mining, la concession minière va finalement échouer le 27 mars 2009 au groupe français, après la visite éclair du président français et, surtout, grâce en coulisse au carnet d’adresses de l’homme d’affaire belge George Arthur Forrest (patron du groupe Forrest International). Selon Asadho, une association africaine de défense des droits de l’homme, l’accord, aura demandé près de deux ans de négociations secrètes, est en parfaite contradiction avec le code minier congolais qui prescrit, question de transparence, un appel d’offre public avant l’attribution des concessions.
Source : Le Monde du 28 mars 2009. Asadho-Katanga exige la publication du contrat RD Congo-Areva,
article mis en ligne le 03 avril 2009 sur http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=4381