Un nouveau rapport lancé aujourd’hui par Counter Balance [1], et soutenu par le Gresea, révèle les impacts négatifs des méga-corridors d’infrastructure, des zones franches et des systèmes de livraison en flux tendu sur les travailleur.euse.s, leurs droits et l’environnement.
Le rapport, intitulé "Les couloirs comme usines : chaînes d’approvisionnement, logistique et main-d’œuvre, est-ce le monde que vous voulez", examine comment la "logistique", qui représente aujourd’hui une industrie de 4 700 milliards de dollars et qui serait le premier employeur du monde, remodèle la production, la distribution et la consommation mondiales.
"Les implications pour le travail sont profondes", déclare l’auteur du rapport, Nick Hildyard, de The Corner House, un groupe de recherche et de plaidoyer britannique. L’automatisation, combinée à des régimes de "logistique" en flux tendus, soumet les travailleur.euse.s à des pratiques de travail dégradantes. De plus en plus de travail est maintenant du travail à la pièce, les travailleur.euse.s sont de plus en plus soumis à une surveillance électronique, le travail est de plus en plus dégradé et de nouvelles formes de travail non rémunéré prolifèrent, en particulier en ligne".
La logistique dicte de plus en plus la manière dont la production est organisée et où les nouveaux corridors d’infrastructure sont construits ; toujours vers une exploitation accrue des travailleur.euse.s, de nouvelles formes de contrôle des entreprises, une augmentation inéluctable de la consommation d’énergie et une destruction environnementale en spirale, notamment par la prolifération de nouvelles "plateformes logistiques" et de corridors d’interconnexion.
Xavier Sol, directeur de Counter Balance : Notre rapport montre que le nouveau paradigme de la "logistique" n’est pas durable. Tant d’un point de vue environnemental que du point de vue des droits du travail. Les mesures de surveillance extrêmes, les heures de travail inhumaines et les conditions d’emploi précaires conduisent effectivement à un nivellement par le bas. Une course où des entreprises massives comme Amazon maîtrisent tous les aspects de la chaîne de production à la livraison, tandis que les droits des travailleur.euse.s sont démantelés un par un".