L’information aura fait la Une de la presse économique. Après sept années d’une interminable procédure, Microsoft s’est finalement vu imposer une amende de 497 millions d’euros pour abus de position dominante par la Commission européenne. Qu’en conclure ? Microsoft, c’est une capitalisation boursière de 270 milliards de dollars, son patron "philanthrope" Bill Gates est un des hommes les plus riches de la Terre, le bénéfice net est de 14 milliards de dollars et, question position dominante, elle est écrasante : son système Windows fait tourner 92% des PC dans le monde et son système Office (Word, Excell, etc.) verrouille 90% du marché des logiciels informatiques. L’amende ? Elle ne représente guère plus, comme souligne le Financial Times, "qu’une erreur d’arrondi" dans les comptes de Microsoft, une piqûre de moustique. Et la probabilité, pour les autorités publiques, de pouvoir imposer par régulation (à supposer que la volonté existe) un marché libre débarrassé de toute position dominante "déloyale", est pour ainsi dire nulle. Il suffit, pour s’en convaincre, d’ouvrir les yeux, ne serait-ce que lors de nos achats alimentaires. Nestlé, Danone, Coca-Cola, Unilever : une fois sur deux, le choix se limite à cela.
Source : Les Echos et Financial Times du 18 septembre 2007.
Sur les mêmes thèmes
Autres articles de Erik Rydberg
Que faire ! - 25/01/2017
Que faire ? L’interrogation n’est pas neuve. Elle obéit au moment historique qui est le sien. Aujourd’hui, en fil rouge, une énième proclamation de la "mort annoncée" du Système (capitaliste) avec, depuis Seattle, 1999, mettons, voire Porto Alegre, 2001, une salutaire repolitisation des esprits. Elle trouve son expression la plus radicale, et binaire, dans l’opposition entre l’élite du 1% et la masse des 99%. La contestation est cependant plus que jamais désunie et fragmentée, c’est presque sa marque (...)
Lire la suite »
Cela se présente plutôt mal - 30/05/2016
Dans son tour d’horizon des fondamentaux de l’économie occidentale, titré "Quatre raisons pour craindre que les bons temps touchent à leur fin", John Authers colore les perspectives pour le secteur des pensions d’assez sombres couleurs. Un jeune battant dans la trentaine qui commence à cotiser à un fonds de pension, dit-il, peut s’attendre à travailler sept années de plus pour obtenir la pension attendue. Un exemple parmi d’autres. Et conclut : "Le risque que beaucoup n’arriveront pas, devenus vieux, à (...)
Lire la suite »
La réduction du temps de travail : essai d’abécédaire - 18/05/2016
Retour de flamme (petit point d’actu). On ne mettra pas sur le compte du hasard que des projets de loi en France socialiste et en Belgique libérale (lois dites El Khomri et Peeters, respectivement, du nom de leur agent ministériel), se soient fait jour quasi de concert. Elles sont parfaitement en phase avec la ligne politique patronale "compétitive" de l’Union européenne, dont la préoccupation majeure, pour ne pas dire obsessionnelle, est de "réformer le marché du travail". Faire travailler plus (...)
Lire la suite »
Volkswagen, un crash en ralenti - 26/04/2016
La publication des résultats 2015 de Volkswagen n’a pas manqué de faire du bruit. Perte nette sèche de 1,6 milliards d’euros, soit quelque 64 milliards de nos anciens francs belges – et son premier déficit depuis 1993, sa plus grosse perte en 79 années d’existence. C’est comme on dit "suite et pas fin" de la saga du logiciel truqueur (installé sur 11 millions de véhicules, pour mémoire), dont les tracas judiciaires ont obligé le constructeur allemand à provisionner 16,2 milliards d’euros pour débours et (...)
Lire la suite »