L’information aura fait la Une de la presse économique. Après sept années d’une interminable procédure, Microsoft s’est finalement vu imposer une amende de 497 millions d’euros pour abus de position dominante par la Commission européenne. Qu’en conclure ? Microsoft, c’est une capitalisation boursière de 270 milliards de dollars, son patron "philanthrope" Bill Gates est un des hommes les plus riches de la Terre, le bénéfice net est de 14 milliards de dollars et, question position dominante, elle est écrasante : son système Windows fait tourner 92% des PC dans le monde et son système Office (Word, Excell, etc.) verrouille 90% du marché des logiciels informatiques. L’amende ? Elle ne représente guère plus, comme souligne le Financial Times, "qu’une erreur d’arrondi" dans les comptes de Microsoft, une piqûre de moustique. Et la probabilité, pour les autorités publiques, de pouvoir imposer par régulation (à supposer que la volonté existe) un marché libre débarrassé de toute position dominante "déloyale", est pour ainsi dire nulle. Il suffit, pour s’en convaincre, d’ouvrir les yeux, ne serait-ce que lors de nos achats alimentaires. Nestlé, Danone, Coca-Cola, Unilever : une fois sur deux, le choix se limite à cela.

Source : Les Echos et Financial Times du 18 septembre 2007.