Un autre monde, c’est penser autrement
Collection l’autre économie : « Contre la pensée molle. Dictionnaire du prêt-à-penser » de Mateo Alaluf.
Mateo Alaluf, un des meilleurs pourfendeurs du crétinisme ambiant, tient depuis des années une chronique démontant les pièges du "prêt-à-penser" dans la revue Politique. Entendre par là les pseudo-concepts mis à la mode par la contre-révolution néolibérale qui, depuis plus d’un quart de siècle, s’est partout emparée des esprits de façon écrasante : OPA totale sur notre vocabulaire.
C’est qu’il fallait que le sens des mots change, qu’il empêche toute pensée critique, voire une pensée tout court. Il fallait une pensée molle - qui englue le cerveau social, qui rende tout simplement imprononçable et interdit de séjour mental tout terme qui s’oppose à la marchandisation de la société - il n’y a pas et il ne peut plus y avoir d’alternative : services publics, écoles, justice, culture, tout doit y passer.
C’est dire que le premier combat contre un tel programme de lavage des cerveaux, comme y invite Mateo Alaluf, page après page, décryptage après décryptage, est de reconquérir le langage. Sont passés en revue ici quelque 58 pseudo-concepts, de la bureaucratique "intégration" à la managériale "l’expertise économique" (sic) en passant par les "fenêtres d’opportunités" et autres "égalités des chances" à rester dans les rangs des classes subalternes, sans passé, sans avenir. S’émanciper, c’est, toujours, sans cesse, prendre le contre-pied.
Mateo Alaluf, Contre la pensée molle - Dictionnaire du prêt-à-penser (II), Bruxelles, éd. Couleur livres, Coll. L’autre économie, 2013, 157 pages, 16 euros.
Disponible au Gresea – Prix réduit pour tout achat groupé. Pour le commander, cliquez ici
Publication : Grèves et conflictualité sociale en 2013.
Le Groupe d’analyse des conflits sociaux (GRACOS) est un collectif interdisciplinaire ayant pour objectif l’étude des principaux mouvements de grève et autres éléments de la conflictualité sociale qui jalonnent l’actualité de chaque année civile en Belgique. Il se compose actuellement de onze membres, dont Bruno Bauraind, chercheur au Gresea. Pour commander cette étude publiée sous la forme d’un Courrier Hebdomadaire par le Centre de recherche et d’information Socio-politiques (CRISP), cliquez ici
Gresea Echos n°78 « Les alliances transnationales de travailleurs »
Le 27 mai 2014, le Gresea organisait un colloque international sur les alliances de travailleurs au sein des entreprises multinationales. Alliance, réseau ou coordination, autant de concepts que les différents intervenants, tous acteurs de terrain, ont tenté de clarifier. Qu’il s’agisse du secteur des calls centers, de la sidérurgie, de l’agro-industrie ou du textile, la dernière livraison du Gresea Echos propose de faire le point sur les stratégies des mouvements sociaux pour atteindre un double objectif : construire des mobilisations transnationales et contraindre les directions à ouvrir des négociations à l’échelle des entreprises multinationales.
Date de parution : 1er juillet 2014
Pour commander le Gresea n°78 : gresea skynet.be
Un traité ès sociétés transnationales : énième essai
La puissance économique et politique des transnationales (multinationales dans le parler commun) suscite à nouveau débat aux Nations unies. Point de départ : la proposition de l’Équateur d’établir un traité réglementant les transnationales (pas vraiment une camisole de force). L’affaire agite les esprits : pétition mondiale et tam-tam sur Internet.
L’angle militant. Lire pour éviter la sénilité juvénile
Les librairies ferment à un rythme exponentiel, paraît-il. Elles ne sont plus compatibles avec l’économie bulldozer, gênent les nouveaux oligopoles, Amazon, Google & Cie. Raison de plus pour faire acte de résistance. Dans le paysage de la civilisation écrite en "francophonie" belge, subsiste, depuis 1997, la revue mensuelle Politique, une des meilleures productions pour ne pas penser idiot, éviter la sénilité juvénile ambiante. Le Gresea y collabore, en tant que coordinateur du réseau des économistes dissidents Éconosphères. Dernièrement, ainsi, une analyse des politiques de résorption (si peu) du chômage, signée Henri Houben, et une autre, due à Guillaume Duval (Alternatives économiques), sur le "modèle" (est-ce ?) allemand – disponible en ligne via les adresses
http://politique.eu.org/spip.php?article2970 (Houben, n°84 daté de mars-avril 2014) et http://politique.eu.org/spip.php?article3012 (Duval, n°85 daté de mai-juin 2014) mais c’est naturellement en librairie qu’il faut se les procurer, la "cohésion" mentale l’exige.
Midi d’Éconosphères : Protection sociale universelle ?
Le dernier midi d’Econosphères du 30 mai 2014 portant sur la protection sociale universelle accueillait Francine Mestrum, responsable de l’initiative Global Social Justice et Bénédicte Fonteneau de l’institut de recherche sur le travail et la société HIVA-KUL. Elles ont notamment abordé la question du discours au sein des organisations internationales du développement et du passage du « développement social » à « la lutte contre la pauvreté » des années ’90 et la récente promotion d’un « socle de protection sociale » qui marque le changement d’une perspective sociétale à une approche individualisée. Alors que des voix s’élèvent pour promouvoir une protection sociale universelle et transformative, la Banque Mondiale ne voit dans celle-ci qu’un moyen de « gestion de risque » pour développer la « résilience » des individus, familles et communautés face aux risques liés aux épidémies, catastrophes naturelles ou crises financière et économique. Les interventions ont également pointé le danger de faire peser le poids de toute la protection sociale sur les mutuelles de santé déjà existantes en Afrique de l’Ouest notamment, ou encore les inconvénients et avantages d’un fonds mondial pour la protection sociale. Enfin, Francine Mestrum a avancé l’idée selon laquelle la protection sociale pourrait être englobée dans un projet de « communs sociaux » et a conclu sur l’importance de re-politiser le débat et de forger des alliances Nord-Sud.
Observatoire des entreprises.
L’OCDE a été mandatée en 2013 par le G20 pour lancer un "Plan d’action concernant l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices" encore nommé BEPS (Base Erosion and Profit Shifting en anglais). Il s’agit de mettre en œuvre une série de mesures afin de permettre aux États de faire face à l’optimisation fiscale pratiquée par les grandes entreprises transnationales qui représente un sérieux manque à gagner pour les finances publiques, tout particulièrement en cette période d’austérité. Ce type de pratique a notamment permis aux 500 plus grandes entreprises basées en Belgique de n’être taxées qu’à 5,44% en 2011 alors que l’impôt des sociétés est fixé à 34%.
Pouvons-nous vivre sans soja ? L’édition argentine du Monde Diplomatique pose la question dans sa livraison de mai 2014 avec un dossier de trois articles. Est-ce à l’occasion de la Journée d’Action Mondiale Contre Monsanto du 25 mai ? Si c’est le cas, le dossier rend plutôt service à l’entreprise multinationale Monsanto et complique la bonne compréhension du rôle de Monsanto dans la production de soja.
Avec une croissance de 3% pour l’économie mondiale, de 0,1% dans l’Union européenne (-0,4% en zone euro) et de 1,9% aux Etats-Unis, 2013 ne restera pas dans les esprits comme une année exceptionnelle. Enfin, peut-être pas pour tout le monde.