Un autre monde, c’est penser autrement

 

 Le Gresea fait œuvre de "destruction créatrice"

Le Gresea change de peau : nouveau site, nouveau logo . Une cure de jouvence pour un toujours jeune homme. La comparaison avec l’idée nietzschéenne théorisée par l’économiste Joseph Schumpeter s’arrête là. Si la forme change, un site plus lisible au mode d’emploi simplifié, la ligne de conduite du Gresea reste identique : faire de l’économie autrement. Déconstruire les idées reçues et les lieux communs qui foisonnent dans le discours dominant pour proposer, bien ancrées dans le champ social, des pistes de "stratégies économiques alternatives".

 

 Théorie du développement, made in Oxford Town

Paul Collier est économiste à la prestigieuse université d’Oxford. C’est également un auteur à succès. Ces ouvrages sur l’économie du développement trustent les rayons des librairies. Ses préceptes en direction des pays en développement ne sont pourtant pas caractérisés par une très grande originalité. En raccourci, cela donne ceci : les pays pauvres sont riches en ressources naturelles, leur développement passera par des investissements étrangers dans ce secteur et une plus juste redistribution des revenus. Paul Collier, comme les grandes institutions internationales, identifie un obstacle majeur à ce cercle vertueux : la mauvaise gouvernance politique. Appliquées au secteur minier congolais, voyons si les idées de Paul Collier survivent à l’épreuve du réel.

 

 Le maréchal est très européen

Par sa dénomination, le plan de relance wallon fait référence à l’aide américaine pour l’Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. Curieux, car les plans 2005-2013 n’ont rien à voir avec 1947. Ils tirent en effet leur inspiration principale du processus de Lisbonne. Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

 L’Observatoire des Entreprises : Caterpillar, France Télécom & Co.

Des entreprises américaines qui produisent de nouveau aux Etats-Unis. Ce modèle, qui au temps de la division internationale du travail Division Internationale du Travail ou DIT : Répartition globale de la production mondiale entre les différents pays en fonction de leurs avantages comparatifs. Ainsi, jusque dans les années 70, le Tiers-monde fournissait essentiellement des matières premières qui étaient transformées dans les anciennes métropoles coloniales. Par la suite, une partie des nations en développement se sont industrialisées à leur tour dans des biens manufacturés de consommation courante. Les pays avancés se sont tournés vers les produits et les services de plus haute technologie.
(En anglais : division of labor)
, peut paraître très conservateur n’a rien à voir avec quelques sentiments patriotiques de Caterpillar et Cie. Ce processus, nommé relocalisation, est, dans certains secteurs, la conséquence directe d’une mise en concurrence des Etats à l’échelle mondiale. Après plusieurs décennies de pression sur le droit du travail et les législations sociales, les salaires et conditions de travail aux Etats-Unis semblent redevenir "compétitifs"…

Drôle d’anniversaire qu’a fêté France Télécom en avril dernier. L’ancien opérateur public a en effet vu son 60e travailleur se suicider en l’espace de 3 ans.Une fréquence qui conduit aujourd’hui la justice française à classer ces « couacs » sous la rubrique accident de travail. Balayons les poussières sous le paillasson !
Ont également été traités en ce mois de mars : Google, Le pneu chinois.

 

 Printemps espagnol

Voici le profil 2011 de "l’indigné" espagnol. Un jeune surdiplômé qui vivra moins bien que ses parents et loge dans des tentes sur les places du royaume. En cause, la crise économique et financière de 2008 et les remèdes qui y sont apportés : des plans d’ajustement structurels pour l’Europe. Pour en savoir plus, voyez notre newsflash n°83.

 

 Election au FMI FMI Fonds Monétaire International : Institution intergouvernementale, créée en 1944 à la conférence de Bretton Woods et chargée initialement de surveiller l’évolution des comptes extérieurs des pays pour éviter qu’ils ne dévaluent (dans un système de taux de change fixes). Avec le changement de système (taux de change flexibles) et la crise économique, le FMI s’est petit à petit changé en prêteur en dernier ressort des États endettés et en sauveur des réserves des banques centrales. Il a commencé à intervenir essentiellement dans les pays du Tiers-monde pour leur imposer des plans d’ajustement structurel extrêmement sévères, impliquant généralement une dévaluation drastique de la monnaie, une réduction des dépenses publiques notamment dans les domaines de l’enseignement et de la santé, des baisses de salaire et d’allocations en tous genres. Le FMI compte 188 États membres. Mais chaque gouvernement a un droit de vote selon son apport de capital, comme dans une société par actions. Les décisions sont prises à une majorité de 85% et Washington dispose d’une part d’environ 17%, ce qui lui donne de facto un droit de veto. Selon un accord datant de l’après-guerre, le secrétaire général du FMI est automatiquement un Européen.
(En anglais : International Monetary Fund, IMF)
 : au suffrage occidental ?

Le nouveau patron du FMI, selon un pronostic bétonné, sera une femme, pas un homme : Ms Lagarde, du bureau d’avocats d’affaires Baker & McKenzie (USA), présentement ministre de l’Économie (France). On ne peut pas vraiment parler d’alternance. Ici et là, cependant, des voix s’élèvent en faveur d’une candidate (ou un candidat) d’un pays du Sud. Doux rêveurs... Pour en savoir plus, voyez notre newsflash n°84.