Lettre d’information du GRESEA ...
octobre 2010 Un autre monde, c’est penser autrement Nous vivons dans un monde inondé d’informations et, sur Internet, de pages sans cesse mouvantes. D’où cette lettre d’information mensuelle qui vise, de manière synthétique, à offrir une vue d’ensemble des nouveautés mises en ligne sur notre site durant le mois écoulé. Vos avis et commentaires sont bien entendu les bienvenus.
Séminaire international Gresea : "Nord-Sud : business opaque" – Vendredi 19 novembre 2010
Devant la "multinationalisation" privée des rapports sociaux, que peuvent faire les travailleurs et les citoyens partout confrontés à la puissance des firmes transnationales ? Tel est l’arrière-plan du séminaire de réflexion collective que le Gresea organise le vendredi 19 novembre 2010 à Bruxelles, salle De Boe, rue de Dinant, 45. Un des principaux obstacles rencontrés par le monde du travail est un manque d’information (délibérément organisée souvent) sur le fonctionnement réel des entreprises "mondialisées". Pour utiliser un terme à la mode, on a affaire à un problème de transparence. Il sera au centre de ce séminaire international. Seront présents pour tracer des voies de réflexion-action
Action
Part de capital d’une entreprise. Le revenu en est le dividende. Pour les sociétés cotées en Bourse, l’action a également un cours qui dépend de l’offre et de la demande de cette action à ce moment-là et qui peut être différent de la valeur nominale au moment où l’action a été émise.
(en anglais : share ou equity)
: Patrice Allard (Université de Grenoble, directeur de la revue Informations et commentaires) pour une lecture critique des flux
Flux
Notion économique qui consiste à comptabiliser tout ce qui entre et ce qui sort durant une période donnée (un an par exemple) pour une catégorie économique. Pour une personne, c’est par exemple ses revenus moins ses dépenses et éventuellement ce qu’il a vendu comme avoir et ce qu’il a acquis. Le flux s’oppose au stock.
(en anglais : flow)
d’investissement
Investissement
Transaction consistant à acquérir des actifs fixes, des avoirs financiers ou des biens immatériels (une marque, un logo, des brevets…).
(en anglais : investment)
Nord-Sud, Ferhat Horchani (Université de Tunis et Conseiller de pays en développement pour la négociation d’accords d’investissement) sur la question des"Accords d’investissement étranger : quelle marge de manœuvre pour les Etats du Sud ?", Joseph Toé (ICEM Togo - Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses) : sur "La sous-traitance
Sous-traitance
Segment amont de la filière de la production qui livre systématiquement à une même compagnie donneuse d’ordre et soumise à cette dernière en matière de détermination des prix, de la quantité et de la qualité fournie, ainsi que des délais de livraison.
(en anglais : subcontracting)
en Afrique : quelle(s) information (s) pour les travailleurs africains sur leur donneur d’ordre ?", Bart Samyn (Secrétaire général adjoint de la Fédération européenne des métallurgistes) sur la question "Quelles réponses syndicales face aux défis de la complexification internationale des chaînes de production ?" et Robert Cobbaut (Centre de philosophie de droit de l’UCL) sur la question des problèmes et enjeux de l’opacité structurelle dans l’économie privée. [Inscription et programme->http://www.gresea.be/seminaire_int_19nov2010.html].
Conférence-débat du Gresea : "Les évolutions du code minier en RDC" – Mardi 9 novembre 2010
L’année 1960 reste connue dans l’histoire pour être, au plan politique, celle des indépendances en Afrique. Au plan économique, toutefois, le soleil des indépendances, pour reprendre le titre
Titre
Morceau de papier qui représente un avoir, soit de propriété (actions), soit de créance à long terme (obligations) ; le titre est échangeable sur un marché financier, comme une Bourse, à un cours boursier déterminé par l’offre et la demande ; il donne droit à un revenu (dividende ou intérêt).
(en anglais : financial security)
d’un ouvrage resté célèbre d’Ahmadou Kourouma, n’a pas (encore) permis de faire advenir un ordre économique international dans lequel l’Afrique trouvait une place plus en mesure de satisfaire aux besoins de ses populations. Le continent africain produit une grande partie des richesses minières dans le monde. Et pourtant, les Etats, et surtout les populations, profitent peu de cette manne. A tel point que ces pays riches en matières premières se retrouvent trop souvent en bas de l’échelle du développement humain. Depuis 2005, onze pays africains producteurs de matières premières ont décidé de remettre à plat les contrats qui les lient aux compagnies exploitantes. L’année 2010 marquera le cinquantième anniversaire de l’indépendance congolaise. Cette commémoration sera, pour le Gresea avec l’appui de la ville de Bruxelles, l’occasion de faire le point sur les évolutions du code minier en RDC. Et ainsi faire un peu mieux connaître du public belge la problématique des rapports de force entre les compagnies minières et la République démocratique du Congo comme Etat souverain. Mardi 9 novembre 2010 de 19h30 à 21h à l’IHECS (58-60 rue de l’Etuve, 1000 Bruxelles), participation gratuite.
Economie Nord Sud : "La Bolivie prend la production de Lithium Lithium Métal blanc, alcalin, le plus léger de tous les métaux. en main"
Est-il encore possible aujourd’hui pour un Etat de se passer de l’investissement privé pour lancer un projet industriel d’envergure ? A cette question, les pouvoirs boliviens semblent répondre par l’affirmative. Ainsi, malgré l’intérêt de multinationales françaises ou japonaises, le gouvernement investira 358 millions d’euros en quatre ans afin d’exploiter les gigantesques réserves de lithium du pays. Cette politique industrielle et la filière de production qui en découle ont fait l’objet d’une enquête fouillée avec le soutien du Gresea et du Fonds
Fonds
(de placement, d’investissement, d’épargne…) : société financière qui récolte l’épargne de ménages pour l’investir ou le placer dans des produits financiers plus ou moins précis, parfois définis à l’avance. Il existe des fonds de pension, des fonds de placement, des fonds de fonds qui sont proposés à tout un chacun. En revanche, les hedge funds (fonds spéculatifs) et les private equity funds sont réservés à une riche clientèle.
(en anglais : fund)
Pascal Decroos – et, une fois n’est pas coutume, il s’agit d’un "scoop" ! Les résultats, ainsi que la connexion belge de cette chaîne d’approvisionnement, feront bientôt l’objet d’un dossier thématique. Pour en savoir plus, voyez le premier article publié par l’auteur en trois langues sur le site de MO Magazine à l’adresse : [http://www.mo.be/index.php?id=343&tx_uwnews_pi2[art_id]=30009&cHash=b0c3ce5e63->http://www.mo.be/index.php?id=343&tx_uwnews_pi2[art_id]=30009&cHash=b0c3ce5e63]
L’angle mort : "Le PIB
PIB
Produit intérieur brut : richesse marchande créée durant une période déterminée (souvent un an) sur un territoire précisé (généralement un pays ; mais, en additionnant le PIB de tous les pays, on obtient le PIB mondial).
(en anglais : Gross Domestic Product ou GDP)
peut être un laboratoire citoyen"
Dans le cadre du festival Tempo Color, le 28 septembre 2010 à Liège, le Gresea a participé à une expérience d’économie alternative. Objectif : redéfinition de ce qui constitue les richesses d’un pays, du PIB, de l’emploi, du chômage. A la base de cette initiative citoyenne, deux organisations Periferia (Belgique) et les Arpenteurs (France) qui ont testé, grandeur nature, la rétribution des heures gratuitement offertes à la communauté. A travail socialement utile égal, salaire égal. Pour en savoir plus, cliquez [ici->http://www.gresea.be/ER10txtED09pibCitoyen.html].
L’angle mort : "Stratégie de Lisbonne : attention chute d’emplois !"
Après Europe 2010, il y aura l’Europe 2020. C’est la preuve que la Commission sait compter. En revanche, tirer un bilan objectif lui semble une tâche autrement plus ardue. En effet, l’Europe 2020 a pour caractéristique de remplacer la stratégie ou le processus de Lisbonne qui affecte toute la politique socio-économique dans l’Union, à l’insu du grand public. Cette dernière a fixé les cibles d’un taux d’emploi de 70% et d’une part de R&D de 3% du PIB pour 2010. Sans y parvenir. Et que propose Europe 2020 ? La même chose. On ne change pas une politique qui échoue, telle est la devise de la Commission. Pour une analyse fouillée des politiques européennes de l’emploi (de chômage, surtout), cliquez [ici->http://www.gresea.be/ED10HH09emploiERedit2F.html].
L’angle mort : "Une décennie perdue en vue ? Enseignements de la crise japonaise des années 90"
Alors que le Japon entrait en récession au début des années 90, peu d’observateurs imaginaient que ce serait pour vingt ans. La deuxième économie mondiale était pourtant minée par une série de problèmes financiers majeurs. Qui ressemblent fort à ceux que les Etats-Unis et l’Europe connaissent depuis deux ans. Pour en savoir plus, cliquez [ici->http://www.gresea.be/240xd01.html].
Le Gresea au VIe Congrès Marx International à Paris
Le Gresea a présenté trois contributions à l’occasion du 6e congrès Marx International à Paris du 23 au 25 septembre 2010. Xavier Dupret est intervenu lors de l’atelier 2 consacré aux "problématiques de crise". Sa contribution intitulée "[Une décennie perdue en vue ? Enseignements de la crise japonaise des années 90->http://www.gresea.be/240xd01.html]" a paru dans les Cahiers marxistes n° 240 (de mai-juin 2010). Le samedi 25 septembre il a présenté, à l’atelier 17, un texte consacré à la situation des banques belges (Mais où sont passés nos liards ?). Ce texte est une actualisation de la contribution de François Martou (dans les CM n°240). Henri Houben à lui participé à l’atelier 11 pour lequel il a fait une intervention à caractère sectoriel sur [la crise dans l’industrie automobile américaine->http://actuelmarx.u-paris10.fr/cm6/index6.htm].
Observatoire des Entreprises : Goldman Sachs, Lejabyt & Co.
Dans le secteur financier, on ne badine pas avec l’information des investisseurs, ni même avec celle des Etats. Ainsi, [la banque Goldman Sachs s’est vue verbalisée aux Etats-Unis et en Angleterre->http://www.gresea.be/transparence_GoldmanSachs_09sept2010.html] respectivement pour tromperie de ses clients et de l’Etat britannique. Fort heureusement, la justice se montre moins véhémente lorsqu’il s’agit de désinformation de travailleurs licenciés par exemple. En période de crise, il en va de la préservation de l’harmonie sociale… D’information des travailleuses, il n’en est plus vraiment question chez Lejaby, fabricant de lingerie depuis 1930. En effet, cette entreprise profitable verra sa production délocalisée en grande partie en Asie, en Tunisie ou encore en Pologne. Il faut dire que Lejaby n’est plus vraiment français depuis 1996 lorsque le propriétaire revendait son entreprise à l’américain Warnaco qui fit de même, en 2008, à l’endroit de fonds spéculatifs. [Les ouvrières françaises connaissent-elles encore leur patron ?->http://www.gresea.be/delocalisation_Lejaby_29sept2010.html] Ont également été traités en ces mois de juillet et août : [British Petroleum->http://www.gresea.be/rem_BP_21sept2010.html], [GDF Suez->http://www.gresea.be/concentration_GDF_22sept2010.html], et [La Poste britannique->http://www.gresea.be/privatisation_LaPoste_20sept2010.html].
En débat sur Newsflash : "Le FMI
FMI
Fonds Monétaire International : Institution intergouvernementale, créée en 1944 à la conférence de Bretton Woods et chargée initialement de surveiller l’évolution des comptes extérieurs des pays pour éviter qu’ils ne dévaluent (dans un système de taux de change fixes). Avec le changement de système (taux de change flexibles) et la crise économique, le FMI s’est petit à petit changé en prêteur en dernier ressort des États endettés et en sauveur des réserves des banques centrales. Il a commencé à intervenir essentiellement dans les pays du Tiers-monde pour leur imposer des plans d’ajustement structurel extrêmement sévères, impliquant généralement une dévaluation drastique de la monnaie, une réduction des dépenses publiques notamment dans les domaines de l’enseignement et de la santé, des baisses de salaire et d’allocations en tous genres. Le FMI compte 188 États membres. Mais chaque gouvernement a un droit de vote selon son apport de capital, comme dans une société par actions. Les décisions sont prises à une majorité de 85% et Washington dispose d’une part d’environ 17%, ce qui lui donne de facto un droit de veto. Selon un accord datant de l’après-guerre, le secrétaire général du FMI est automatiquement un Européen.
(En anglais : International Monetary Fund, IMF)
rend malade"
Existe-t-il un lien entre la propagation de la tuberculose et l’action du Fonds Monétaire International (FMI) ? Cette question qui peut sembler saugrenue a fait l’objet d’une étude scientifique. Les résultats sont éloquents. La tuberculose progresse lorsque le FMI vient "en aide" aux pays étudiés. Après l’austérité en Grèce, la tuberculose ? Pour en savoir plus, voyez notre [newsflash n°69->http://www.gresea.be/newsflash69.html].
En débat sur Newsflash : "Crise et compétitivité : la leçon irlandaise"
Il y a peu de temps encore, le tigre celtique était présenté comme l’exemple à suivre en matière "d’attractivité" pour les investissements étrangers ou pour l’inventivité de son secteur financier. La faillite récente de l’Anglo Irish Bank, nouvelle étape de la descente aux enfers de l’économie irlandaise, renvoie à nouveau chroniqueurs et autres penseurs de l’économie néoclassique à leur manuel. Comme souvent depuis trois années, après coup, la question est de savoir si la socialisation des pertes de l’acteur privé était une bonne chose… Pour en savoir plus, voyez notre [newsflash n°70->http://www.gresea.be/newsflash70.html].