En s’alliant avec Santander et Royal Bank of Scotland (RBS) pour avaler la première banque hollandaise ABN Amro, Fortis a sans doute joué gros. Voici peu, Fortis a affiché sa plus mauvaise performance boursière depuis mai 2007, se voyant obligé d’effacer 15 milliards de valeur tout en prélevant 13,4 milliards d’euros, comme notent Les Echos, "dans la poche de ses actionnaires pour financer l’absorption d’une proie qui représentait la moitié de sa capitalisation à l’époque". Pour se rattraper ensuite au festin du dépeçage d’ABN Amro ? Pas sûr. Certes, le deal entre les trois alliés de l’OPA
OPA
Offre publique d’achat : proposition publique faite par un investisseur d’acquérir une société ou une partie de celle-ci à un prix annoncé. Elle peut être amicale ou hostile, si le management de la firme ciblée est d’accord de se faire reprendre ou non.
(en anglais : tender offer).
prévoit que Fortis empoche les quelque 240.000 "comptes PME" d’ABN Amro. Mais c’était sans compter avec les appétits de la RBS qui a annoncé qu’elle est prête à accueillir également les clients de "ABN-Fortis". Logique. On a beau se partager les clients sur papier, rien ne lie ces derniers à l’arrangement, ils peuvent aller où ils veulent. Dure, la vie du banquier.
Sources : Les Echos du 29 janvier 2008 et Het Financieele Dagblad du 6 février 2008.