Il y a un peu plus d’un an, le Gresea eu le grand plaisir de donner un petit coup de main à la réalisation de cet ouvrage sur l’histoire économique et sociale de Caterpillar Gosselies (Ed. Couleur livres/Gresea). Dans celui-ci, Guy Raulin montre deux choses. Tout d’abord, la fermeture du 2 septembre, même si on ne peut jamais les prévoir exactement, est la conséquence d’une série de décisions "stratégiques" et "financières" du groupe depuis 2001. Ces décisions ont peu à peu spécialisé le site sur la production de grands engins qui ne se vendent plus. Dès 2003, les petites machines avaient été délocalisées vers Grenoble (déjà). Secundo, le cas de Caterpillar démontre indirectement que les mesures fiscales décidées par nos gouvernements depuis les années 1980 (centres de coordination, latences fiscales, intérêts notionnels...) ne sont pas seulement injustes sur le plan fiscal mais qu’elles participent également à détruire l’emploi industriel dans notre pays. En effet, pour profiter de ces mesures, les multinationales ont progressivement transformé l’économie belge en un centre logistique et financier au centre de l’Europe. En d’autres termes, les marchandises et les capitaux passent sans s’arrêter. D’ailleurs, il semblerait que Caterpillar conservera son site de Grimbergen en Belgique. Pourquoi faire ? Y loger les bénéfices futurs de Grenoble et ainsi profiter des intérêts notionnels ? Ce n’est évidemment qu’une hypothèse...Mais si on veut éviter qu’elle se vérifie, les lamentations ne seront pas suffisantes.
Guy Raulin, ancien délégué syndical chez Caterpillar Gosselies.
Le monde de l’usine, il connaît. Sa spécialité : perceur de coffre.
Non pour voler, naturellement, mais, passant au crible les comptes, mettre le doigt sur ce qui a été dérobé.
À l’entité belge de la multinationale américaine, à ses travailleurs et à la collectivité.
On est en plein dans l’actualité.
Le 28 février 2013, la direction de Caterpillar Belgique annonce la restructuration de l’usine. Elle va surprendre plus d’un.
1.400 emplois à la trappe alors qu’au niveau mondial, Caterpillar engrange de plantureux bénéfices... Guy Raulin ? Pas surpris.
Le manque de compétitivité du travailleur belge et la crise économique européenne seront, comme à l’accoutumée, les éléments de court terme servis par la multinationale américaine pour justifier son désengagement à Gosselies.
Chronique d’une mort annoncée : depuis 1969, Guy Raulin compile et analyse les données comptables de Caterpillar.
Perceur de coffre : derrière la froideur des chiffres, il retrace l’histoire socio-économique de ce qui fut la plus grande usine Caterpillar hors USA.
Au fil des pages, c’est l’histoire d’un site peu à peu vidé de sa substance qui est contée. Les lois, pour mémoire, prévoient le contrôle syndical des choix stratégiques d’une firme.
D’où, fil rouge chez Raulin, ce message vibrant : que travailleurs et syndicats réutilisent la formation et l’éducation populaire pour reprendre du pouvoir sur leurs lieux de travail plutôt qu’attendre dans l’angoisse la prochaine restructuration.
Ancien délégué syndical CNE chez Caterpillar, Guy Raulin est diplômé de la FOPES (UCL).
Fort d’une expérience de 40 ans au sein d’une multinationale, il transmet son savoir en économie à l’ISCO (Institut supérieur de culture ouvrière) et lors de formations syndicales. Il milite également au sein du Cefoc (Centre de formation Cardijn) et assure la présidence du Mouvement Ouvrier Chrétien de Charleroi Thuin.
96 pages/ 10€
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