"Nous avons toujours pensé que l’usine était rentable. Cela forcera Burberry à mettre ses chiffres sur la table en public". C’est par ces mots qu’un membre de l’Assemblée locale galloise, Leighton Andrews, a justifié, au début de janvier 2007, la convocation surprise du groupe de prêt-à-porter britannique Burberry. En cause, le projet du groupe de fermer en mars 2007 une fabrique installée à Treorchy, dans le sud du Pays de Galles, où travaillent 300 personnes, pour délocaliser la production en Chine. C’est inhabituel. L’entreprise est sommée de justifier sa décision devant un comité composé de parlementaires britanniques. (A quand des initiatives pareilles chez nous ? Volkswagen, par exemple.) Naturellement, Burberry, c’est spécial. Comme relève Andrews, la firme "se présente comme une marque de luxe avec une identité britannique affirmée", ce qui lui paraît difficilement compatible avec production en Chine. Paul Kenny, le secrétaire du syndicat représentant les travailleurs de Treorchy, a pour sa part réagit de façon très positive à la nouvelle, disant que la seule raison qui pousse Burberry à délocaliser est de réaliser plus de profits. Une campagne a été d’ailleurs été lancée outre-Manche par des salariés et des hommes politiques en 2006 avec un slogan on ne peut plus explicite : "Keep Burberry British". Des personnalités aussi connues que la reine Elisabeth, le prince Charles ou l’acteur gallois Ioan Gruffudd, ancien mannequin pour la marque, ont appuyé les salariés dans leur campagne. Sans parler de l’Eglise anglicane qui, en tant qu’actionnaire Actionnaire Détenteur d’une action ou d’une part de capital au minimum. En fait, c’est un titre de propriété. L’actionnaire qui possède une majorité ou une quantité suffisante de parts de capital est en fait le véritable propriétaire de l’entreprise qui les émet.
(en anglais : shareholder)
de la société, a aussi apporté son soutien aux travailleurs. Tout arrive.

Source : Les Echos 4 janvier 2007.