L’intervention des entreprises dans les sociétés du Tiers-monde exercée grâce à l’appui financier des Etats du Nord, via les organismes publics d’aide à l’exportation et l’investissement Investissement Transaction consistant à acquérir des actifs fixes, des avoirs financiers ou des biens immatériels (une marque, un logo, des brevets…).
(en anglais : investment)
, est sans doute l’une des plus négligées, et des plus occultes, dans le débat sur la Coopération internationale – et sur la régulation des entreprises. Ces aides grèvent fréquemment sur le budget de la Coopération, mais de manière masquée le plus souvent. Elles sont relativement colossales, mais échappent à la censure des assemblées élues. Et elles sont accordées aux entreprises – essentiellement par l’Office national du Ducroire, en Belgique –sur la base de critères (en 1er, celui du "risque" encouru : l’Etat du Sud, débiteur Débiteur Acteur qui a une dette vis-à-vis d’un autre acteur.
(en anglais : debtor)
, est-il solvable ?) qui font peu, sinon pas de cas des standards internationaux, tels les conventions de l’Organisation internationale du Travail Organisation internationale du Travail Ou OIT : Institution internationale, créée par le Traité de Versailles en 1919 et associée à l’ONU depuis 1946, dans le but de promouvoir l’amélioration des conditions de travail dans le monde. Les États qui la composent y sont représentés par des délégués gouvernementaux, mais également - et sur un pied d’égalité - par des représentants des travailleurs et des employeurs. Elle regroupe actuellement 183 États membres et fonctionne à partir d’un secrétariat appelé Bureau international du travail (BIT). Elle a établi des règles minimales de travail décent comprenant : élimination du travail forcé, suppression du labeur des enfants (en dessous de 12 ans), liberté des pratiques syndicales, non-discrimination à l’embauche et dans le travail… Mais elle dispose de peu de moyens pour faire respecter ce qu’elle décide.
(En anglais : International Labour Organization, ILO)
. Comme précise David Sogge ("Les mirages de l’aide internationale – Quand le calcul l’emporte sur la solidarité, Enjeux Planète, 2003), ces organismes d’aide "occupent une zone grise de l’aide publique" et ciblent "tout ce qui est aujourd’hui appelé « marchés en émergence », où les profits peuvent être assez importants" : en effet, "le volume total des transactions pour les organismes de crédit à l’exportation et d’assurance des investissements s’élève à environ 100 milliards de dollars par année, éclipsant toute aide publique. Ils sont responsables de la plus grande part de la dette publique Dette publique État d’endettement de l’ensemble des pouvoirs publics (Etat, régions, provinces, sécurité sociale si elle dépend de l’Etat...).
(en anglais : public debt ou government debt)
des pays à faible revenu et évoluent à proximité des hautes sphères des grandes chaînes d’aide." En Belgique, ainsi, comparée au budget de la Coopération (800 millions d’euros), la couverture Couverture Opération financière consistant à se protéger contre un risque lié à l’incertitude des marchés futurs par l’achat de contrats d’assurance, d’actes de garantie ou de montages financiers.
(en anglais : hedge)
étatique accordée au secteur privé de l’exportation et de l’investissement est, en 2008, plus de 30 fois plus importante : 30 milliards d’euros. Eclipse totale, à peu de choses près. Ces dernières années, cependant, un nombre croissant d’associations se sont emparées du dossier, pour critiquer ces machines de "guerres commerciales" (Sogge), en particulier leur manque de transparence et leur mépris pour les standards sociaux, et revendiquer leur réforme (voir ci-contre) en mettant sur pied une campagne internationale, voir www.eca-watch.org qui comporte un "chapitre" belge. Depuis 2005, en Belgique, diverses associations, dont IPIS, dont le Gresea, dont Greenpeace, interviennent dans ce champ, chacune avec ses orientations philosophiques, et notamment pour apporter un soutien critique aux parlementaires engagés dans cette forme de régulation des multinationales.

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