Tous les week-ends, le Financial Times, quotidien couleur saumon chéri des financiers de la City de Londres, sort son "How To Spend It". A voir la pub abondante pour de la bijouterie et de l’horlogerie "very" haut de gamme, le titre de ce supplément consacré aux "plaisirs mondains" pourrait être traduit par "Comment Dépenser Ses Millions". La Bugatti Veyron n’y figure pas jusqu’à présent. Et pourtant ! C’est exactement le petit jouet qui ferait bien sous les sapins des milliardaires. Ce véhicule fabriqué en série limitée (30 spécimens numérotés) est d’un prix tout aussi modeste que sa performance : la vitesse est limitée à 414 km par heure ("pour sauver les pneus") et le ticket de caisse est à 1.950.000 euros. Mais Bugatti ne doit pas craindre des méventes car, décidément, il existe des capitaux endormis qui ne demandent qu’à être réveillés.
Dernièrement, en effet, le président Obama a rendu visite aux patrons de grandes entreprises – dont Boeing, IBM, Google et CISCO – pour aplanir un quiproquo. C’est que le Big Business était sous l’impression qu’Obama ne l’aime pas. Non-non, a rétorqué plon-plon Obama : "Pour moi, le moteur du succès économique américain, c’est l’ingéniosité de ses entrepreneurs" (Financial Times du 16 décembre 2010). Là-dessus le président s’est risqué à faire une suggestion. "Messieurs", s’est-il permis avec audace, "ne pourriez-vous pas activer une partie des trésors dans vos caisses ? Peu avant, la Federal Reserve (banque centrale Banque centrale Organe bancaire, qui peut être public, privé ou mixte et qui organise trois missions essentiellement : il gère la politique monétaire d’un pays (parfois seul, parfois sous l’autorité du ministère des Finances) ; il administre les réserves d’or et de devises du pays ; et il est le prêteur en dernier ressort pour les banques commerciales. Pour les États-Unis, la banque centrale est la Federal Reserve (ou FED) ; pour la zone euro, c’est la Banque centrale européenne (ou BCE).
(en anglais : central bank ou reserve bank ou encore monetary authority).
des États-Unis) avait publié son bulletin du troisième trimestre. Et, là, on découvre que les entreprises non financières des États-Unis sont assises sur un matelas de 1.930 milliards de dollars en cash et autres "liquidités", soit 530 milliards de dollars ou 38% de plus qu’au début de 2009. Ces capitaux ne font que dormir alors que, en pleine crise, ils pourraient créer des emplois. Tel était le raisonnement d’Obama…
Au Royaume-Uni, les entreprises minières cotées en Bourse Bourse Lieu institutionnel (originellement un café) où se réalisent des échanges de biens, de titres ou d’actifs standardisés. La Bourse de commerce traite les marchandises. La Bourse des valeurs s’occupe des titres d’entreprises (actions, obligations...).
(en anglais : Commodity Market pour la Bourse commerciale, Stock Exchange pour la Bourse des valeurs)
sont également au supplice : trop de cash. Que faire, se demandent-elles, des fortunes que nous amassons grâce aux prix de matières premières qui ne cessent de grimper ? Investir ? Acquérir ? Distribuer (aux actionnaires, s’entend) ? Ou bien s’offrir une petite prime, une Bugatti Veyron par exemple ?