Swissair ? D’aucuns se souviendront que, pendant 70 ans, elle a été perçue comme l’une des compagnies aériennes les plus importantes au monde, comme le symbole du modèle d’efficacité suisse et de bonnes pratiques financières et, pendant un bref moment d’ivresse, comme le sauveur de la Sabena. Octobre 2001, elle s’effondre, réduite à néant. Bizarre. Comment est-il possible qu’une entreprise bénéficiant d’un solde de caisse de 2,3 milliards d’euros au début de la décennie nonante fasse faillite 10 ans plus tard ? C’est à cette question, et d’autres, que le procès Swissair, ouvert à Zurich en janvier 2007 devrait répondre. Sur le banc des accusés, 19 personnes parmi lesquelles on retrouve le conseil d’administration au complet ainsi que ses PDG. Les chefs d’accusation vont de la comptabilité falsifiée jusqu’à une mauvaise gestion qualifiée de criminelle. Bien qu’il soit peu vraisemblable qu’il débouche sur des peines de prison (une mauvaise gestion n’est pas un crime et la preuve de nombreuses accusations sera difficile à apporter), le procès est d’évidence jugé très important – voir clair dans le mystère... – par les citoyens suisses. Il n’est pas fréquent, en effet, qu’une entreprise doive rendre publiquement compte, en justice, de ses choix désastreux. La population belge n’aurait sans doute pas trouvé malvenu que les ex-dirigeants de la Sabena soient contraints au même exercice. Las !
Source : BBC News du 16 janvier 2007.