Les 7 et 8 juin 2013, l’Altersummit, initiative de coordination des mouvements sociaux européens contre l’austérité, organisait à Athènes un contre-sommet européen. Cette rencontre avait pour but la proclamation du manifeste de l’Altersummit. Résultat d’un travail entamé à Florence en octobre 2012, ce manifeste énonce les quatre priorités politiques de ce mouvement social européen dont l’objectif premier est d’arrêter les politiques d’austérité mises en œuvre depuis 2008 au sein de l’Union européenne
Union Européenne
Ou UE : Organisation politique régionale issue du traité de Maastricht (Pays-Bas) en février 1992 et entré en vigueur en novembre 1993. Elle repose sur trois piliers : les fondements socio-économiques instituant les Communautés européennes et existant depuis 1957 ; les nouveaux dispositifs relatifs à la politique étrangère et de sécurité commune ; la coopération dans les domaines de la justice et des affaires intérieures. L’Union compte actuellement 27 membres : Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas (1957), Danemark, Irlande, Royaume-Uni (1973), Grèce (1981), Espagne, Portugal (1986), Autriche, Finlande, Suède (1995), Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie (2004), Bulgarie, Roumanie (2007).
(En anglais : European Union)
. Si, durant deux journées, Athènes a été le centre névralgique des luttes européennes contre l’austérité, la capitale grecque est surtout, depuis 4 ans, le laboratoire de la réponse néolibérale à la crise. Entre 2009 et 2012, le PIB
PIB
Produit intérieur brut : richesse marchande créée durant une période déterminée (souvent un an) sur un territoire précisé (généralement un pays ; mais, en additionnant le PIB de tous les pays, on obtient le PIB mondial).
(en anglais : Gross Domestic Product ou GDP)
du pays est passé de 231 à 183 milliards d’euros. Le nombre de chômeurs a plus que triplé en atteignant en 2012 le « record » de 1.400.000 demandeurs d’emploi. Le salaire minimum est passé, sur la même période, de 781 à 586 euros pendant que les retraites perdaient en moyenne près de 40%. Tel est le spectacle d’une économie détruite par l’aveuglement idéologique des élites européennes. Car, ce n’est pas les erreurs avouées des économistes du FMI
FMI
Fonds Monétaire International : Institution intergouvernementale, créée en 1944 à la conférence de Bretton Woods et chargée initialement de surveiller l’évolution des comptes extérieurs des pays pour éviter qu’ils ne dévaluent (dans un système de taux de change fixes). Avec le changement de système (taux de change flexibles) et la crise économique, le FMI s’est petit à petit changé en prêteur en dernier ressort des États endettés et en sauveur des réserves des banques centrales. Il a commencé à intervenir essentiellement dans les pays du Tiers-monde pour leur imposer des plans d’ajustement structurel extrêmement sévères, impliquant généralement une dévaluation drastique de la monnaie, une réduction des dépenses publiques notamment dans les domaines de l’enseignement et de la santé, des baisses de salaire et d’allocations en tous genres. Le FMI compte 188 États membres. Mais chaque gouvernement a un droit de vote selon son apport de capital, comme dans une société par actions. Les décisions sont prises à une majorité de 85% et Washington dispose d’une part d’environ 17%, ce qui lui donne de facto un droit de veto. Selon un accord datant de l’après-guerre, le secrétaire général du FMI est automatiquement un Européen.
(En anglais : International Monetary Fund, IMF)
qui changeront la donne. Ce à quoi on assiste en Grèce, mais également à des degrés divers dans l’ensemble des pays européens, c’est à la mise en œuvre d’un projet politique visant à détruire les systèmes sociaux européens. Plus de 50% des mesures décidées par la Troïka (FMI, BCE et CE) en Grèce touchent directement le salaire et l’emploi. Les institutions fondamentales qui, en Europe, protègent depuis des décennies, les peuples européens contre les excès du capitalisme
Capitalisme
Système économique et sociétal fondé sur la possession des entreprises, des bureaux et des usines par des détenteurs de capitaux auxquels des salariés, ne possédant pas les moyens de subsistance, doivent vendre leur force de travail contre un salaire.
(en anglais : capitalism)
sauvage.