La firme française de restaurants d’entreprise Sodexho vient de décrocher le statut peu enviable de l’entreprise la plus antisociale de Belgique, titre que lui a décerné le Parti du Travail de Belgique (PTB) à la suite d’une comparaison fouillée des rapports annuels 2005 des principales entreprises établies en Belgique. Réalisée par Marco Van Hees, l’enquêtre s’appuie sur une onze critères d’analyse, tels l’évolution de l’emploi, la rotation du personnel et le taux d’intérimaires. La victoire de Sodexho n’étonne guère Arnaud Decock, délégué FGTB de l’entreprise : "Le mode de fonctionnement de Sodexho est inhumain, surtout pour les travailleurs les moins qualifiés…". Comme d’autres, l’entreprise française précarise l’emploi en abusant des contrats à temps partiels et en faisant du turn-over sa religion. En 2005, alors que l’entreprise comptait un effectif moyen de 2.490 équivalents temps pleins, elle a engagé pas moins de 6.554 équivalents temps plein et... en a vu partir 6.418 (2.028 temps plein et 5.931 temps partiels). Ces chiffres ahurissants se comprennent aisément lorsqu’on apprend que la firme possède une entreprise interne d’intérim… qui distribue le travail au jour le jour. Le système de l’emploi "à l’américaine" façon Sodexho pourrait s’apparenter au slogan : "Si vous êtes chez nous aujourd’hui, vous serez certainement sans emploi demain…" (Les résultats, critères d’analyse et tableaux comparatifs sont disponibles sur le site du PTB http://www.ptb.be/ )

Source : Solidaire du 6 septembre 2006.