Il n’est pas fréquent que les principes fondamentaux de l’économie privée soient exprimés de manière aussi crue. En général, on parle de la satisfaction des besoins humains, de l’allocation optimale des ressources, d’innovation technologique améliorant le bien-être général, voire de développement des forces productives. Rien de cela chez Jean-Claude Mas, patron de la société faillie Poly Implant Prothese (PIP), bien connu pour sa gamme d’implants mammaires industriels dont quelque 30.000 Françaises se voient aujourd’hui invitées à se les faire enlever aux frais de l’État pour éviter tout risque de cancer. Ces implants de basse qualité contenant une silicone à usage industriel avait l’avantage, explique Jean-Claude Mas, d’être d’un coût cinq fois moins élevé que la gamme que PIP destinait à une clientèle aisée. Et, rapporte The Times (29 décembre 2011), il précise sa pensée : "Pourquoi avoir utilisé ce type de produit ? Parce que nous étions une entreprise avec des objectifs économiques et parce que le management d’entreprise cherchait à produire au meilleur coût." Là, il n’y a rien à ajouter. Tels sont, sans fard, les principes fondamentaux. (Son procès, pour tromperie aggravée, s’ouvrira en 2012 ; une enquête pour homicide et blessures involontaires est également en cours.)