L’entreprise Renault a été condamnée, début avril 2008, à verser 140.000 euros à titre de dommages et intérêts à deux ouvriers pour discrimination raciale. Lucien Breleur et Daniel Kotor ont estimé avoir eu des carrières moins intéressantes que leurs collègues blancs en raison de leur origine togolaise et algérienne. Lucien Breleur, qui a été employé en tant qu’électricien automobile de 1971 à 2003, a obtenu du géant automobile 80.000 euros en dommages et intérêts ainsi que 8.000 euros pour préjudice moral. Daniel Kotor, pour sa part, qui a été ouvrier spécialisé puis agent administratif de 1983 à 2004, touchera les sommes de 60.000 euros à titre de dommages et intérêts et de 8.000 euros pour préjudice moral. Selon Me Florence Laussucq, conseil des deux salariés discriminés, "il revenait à Renault de prouver que ces deux salariés n’avaient pas été bloqués dans leur carrière à cause de leur origine". L’entreprise n’a pas pu fournir ces preuves alors que, selon la cour d’appel de Versailles, il apparaît que "les autres salariés ont tous eu une évolution plus importante que celles de Messieurs Breleur et Kotor. Sans compter que, selon un représentant du personnel, la hiérarchie de M. Kotor n’aurait pas hésité à traiter celui-ci de "singe" et de "bougre de nègre".

Source : article du Figaro mis en ligne le 2 avril 2008