La Colombie, c’est particulier. Depuis 1987, il y a eu 4.000 assassinats de syndicalistes et des milliers de disparitions. On recense par ailleurs 1.700 cas avérés de violations des droits de l’homme frappant des syndicalistes depuis l’arrivée au pouvoir du président Uribe en 2002. Présente en Colombie depuis les années quarante, la multinationale Multinationale Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : multinational)
Nestlé y a étendu son empire jusqu’à développer une situation de quasi-monopole. C’est dans ce contexte qu’une "commission d’enquête extraparlementaire" au sujet des activités de Nestlé en Colombie a été organisée à Berne, le 29 octobre 2005, par MultiWatch, une association suisse regroupant des ONG et des syndicats. Ce dispositif a par exemple mis en évidence que dix travailleurs (pour la plupart, des leaders syndicaux) ont été assassinés dans des circonstances troubles. L’entreprise n’a pas été directement tenue pour responsable de ces meurtres, mais elle a toujours pratiqué une politique clairement antisyndicale. Ainsi, au cours de l’année 2002, neuf représentants syndicaux ont été licenciés à l’usine de Cicolac parce qu’ils n’acceptaient pas que la multinationale suisse démantèle les acquis sociaux relatifs aux salaires et aux services médicaux. 175 ouvriers ont également perdu leur emploi à l’automne 2003 et ont été remplacés par des travailleurs intérimaires, payés à la moitié du tarif normal. Multiwatch a relevé par ailleurs que Nestlé avait conditionné du lait périmé entre septembre et décembre 2002.

(Résumé d’un article publié dans le périodique de la Déclaration de Berne, "Solidaire", n°184, février 2006 : texte complet sur le site de l’association http://www.evb.ch/fr/p25010646.html - voir aussi http://www.multiwatch.ch/, en allemand.)