On trouvera ci-dessous le schéma de structure du "système IKEA" récemment mis à jour par des journalistes d’investigation suédois, structure qui ne comporte qu’une partie émergée, les 284 magasins (dont un "hors schéma" relevant directement d’Inter Ikea Systems) disséminés dans 26 pays : tout le reste est d’une extrême opacité. Les ventes 2010 (80% en Europe) s’établissent à 23,1 milliards d’euros, en hausse de 7,7%, dégageant un profit net de 2,7 milliards d’euros, en progression de 6,1%. Une partie conséquente du chiffre-d’affaires (693 millions) "disparaît" en royalties pour alimenter, éludant l’impôt, un trésor de guerre au Lichtenstein. Le "sort" du profit net n’est pas détaillé mais, en sus d’enrichir le fondateur et patron d’Ikea, Ingvar Kamprad (11e fortune mondiale selon Forbes avec 23 milliards d’euros), on peut imaginer qu’il est pour une bonne part réinvesti dans l’expansion du groupe, qui vise notamment à doubler sa présence en Chine (11 magasins actuellement) et la renforcer en Russie. Le système, s’en défend Kamprad, lui évite la dictature des résultats trimestriels réclamés par les marchés financiers (que connaissent bien aujourd’hui les Etats endettés) et on ne saurait lui donner tort sur ce point ; mais il lui permet aussi d’organiser une savante évasion fiscale. "Efficacité fiscale" est le nom qu’il donne à cela car, bien sûr, c’est légal.
Source : Financial Times du 27 janvier 2011 et The Economist du 26 février 2011.