Vous connaissez l’histoire des deux aspirants jihadistes interceptés l’an passé en partance pour aller jouer la guerre sainte en Syrie ? Du plus haut comique : la police britannique découvre qu’ils s’étaient procurés, commandé chez Amazon (le Grand Satan !), un exemplaire de "L’Islam pour les nuls". L’anecdote, contée par Jean Cornil ce mardi 9 juin 2015 à l’inauguration des nouveaux locaux de Présence et action culturelles (PAC) [1] lors d’un atelier consacré au "basculement de civilisation" induit par la déferlante des produits Internet, a valeur symbolique, tant la nouvelle donne fait naître dans son sillage une foule de "néotroglodytes" [2] incultes comme nos deux Arabes égarés. Sept acteurs du champs culturels ont tour à tour livré leur interprétation de ce basculement de civilisation majeur, la plupart pour juger qu’il faut s’y adapter, tant bien même, dira le sociologue Eric Corijn, cette "situation de transition" ne dispose "d’aucun programme", on avance à l’aveugle, mû par les diktats du marché. Pierre Hemptinne, de la Médiathèque, sera un peu seul à relever qu’il nous "faut arrêter de dire et faire n’importe quoi" en matière d’internetisation généralisée, que rien de cela n’a réellement "été analysé" et qu’il nous incombe "d’ouvrir un chantier" [3] pour en prendre l’exacte mesure, sociale et politique. C’est en quelque sorte ce à quoi Présence et action culturelle s’est donné pour objectif périlleux, ce dont il faut se féliciter : mieux vaut tard que jamais. Jean Cornil, pour PAC, y insistait fort à propos, le "médium" est bien le message, il forme nos esprits, les contraints et, bien souvent, les ratatine. L’éducation populaire vise très exactement le contraire.
Que faire ? L’interrogation n’est pas neuve. Elle obéit au moment historique qui est le sien. Aujourd’hui, en fil rouge, une énième proclamation de la "mort annoncée" du Système (capitaliste) avec, depuis Seattle, 1999, mettons, voire Porto Alegre, 2001, une salutaire repolitisation des esprits. Elle trouve son expression la plus radicale, et binaire, dans l’opposition entre l’élite du 1% et la masse des 99%. La contestation est cependant plus que jamais désunie et fragmentée, c’est presque sa marque (...)
Dans son tour d’horizon des fondamentaux de l’économie occidentale, titré "Quatre raisons pour craindre que les bons temps touchent à leur fin", John Authers colore les perspectives pour le secteur des pensions d’assez sombres couleurs. Un jeune battant dans la trentaine qui commence à cotiser à un fonds de pension, dit-il, peut s’attendre à travailler sept années de plus pour obtenir la pension attendue. Un exemple parmi d’autres. Et conclut : "Le risque que beaucoup n’arriveront pas, devenus vieux, à (...)
La réduction du temps de travail : essai d’abécédaire - 18/05/2016
Retour de flamme (petit point d’actu). On ne mettra pas sur le compte du hasard que des projets de loi en France socialiste et en Belgique libérale (lois dites El Khomri et Peeters, respectivement, du nom de leur agent ministériel), se soient fait jour quasi de concert. Elles sont parfaitement en phase avec la ligne politique patronale "compétitive" de l’Union européenne, dont la préoccupation majeure, pour ne pas dire obsessionnelle, est de "réformer le marché du travail". Faire travailler plus (...)
La publication des résultats 2015 de Volkswagen n’a pas manqué de faire du bruit. Perte nette sèche de 1,6 milliards d’euros, soit quelque 64 milliards de nos anciens francs belges – et son premier déficit depuis 1993, sa plus grosse perte en 79 années d’existence. C’est comme on dit "suite et pas fin" de la saga du logiciel truqueur (installé sur 11 millions de véhicules, pour mémoire), dont les tracas judiciaires ont obligé le constructeur allemand à provisionner 16,2 milliards d’euros pour débours et (...)