Vendredi 12 octobre 2007, le syndicat des conducteurs de locomotives GDL en était à son troisième essai. Préavis de grève sur les lignes régionales de Deutsche Bahn – et ce après avoir dû renoncer, en août et le 5 octobre, de frapper plus grand, à la suite d’interdictions de la justice allemande, jugeant l’action "disproportionnée" au vu du nombre de travailleurs concernés. Avec 8.000 conducteurs affiliés, sur un total de 20.000, GDL (un des plus anciens syndicats allemands, fondé en 1867) ne représente en effet que 6 % du personnel de Deutsche Bahn. Cela n’entame en rien sa combativité. Les autres syndicats, et le reste du personnel, ont obtenu une augmentation de 4,5%, GDL exige, lui, 31%. Et promet de paralyser le réseau pour arriver à ses fins. Il a pour cela quelques arguments. C’est le fait, d’abord, que Deutsche Bahn, en cours de privatisation, a rarement dégagé autant de bénéfices, et que la société ferroviaire s’apprête une nouvelle fois à augmenter ses tarifs. Pourquoi serait-ce tout profit pour les "investisseurs" alléchés par la privatisation ? Mieux : comme relève le professeur de Sciences politiques à l’université de Francfort Josef Esser, l’opinion publique pencherait plutôt pour les cheminots : "Les gens réalisent que les patrons gagnent des sommes énormes et que les entreprises dégagent de hauts profits. (...) Ils pensent qu’il est temps que cela porte ses fruits et ne pas toujours être ceux qui se sacrifient." La conjoncture Conjoncture Période de temps économique relativement courte (quelques mois). La conjoncture s’oppose à la structure qui dure plusieurs années. Le conjoncturel est volatil, le structurel fondamental.
(en anglais : current trend)
dans l’action syndicale ? Primordial.

Sources : Le Monde du 3 octobre 2007 et le Financial Times du 12 octobre 2007.