achACT et la Clean Clothes Campaign publient aujourd’hui un nouveau rapport sur les usines d’habillement en Europe centrale et orientale, le paradis des bas salaires pour les marques de mode internationales telles que Benetton, Esprit, GEOX, Triumph et Vera Moda.
Communiqué de presse
L’industrie de l’habillement en Europe centrale et orientale :
Bienvenue au paradis des bas salaires !
La Clean Clothes Campaign publie aujourd’hui un nouveau rapport sur les usines d’habillement en Europe centrale et orientale. Ce rapport dénonce les salaires de pauvreté endémiques et d’autres conditions de travail difficiles dans l’industrie du vêtement et de la chaussure dans cette partie de l’Europe. Par exemple, de nombreuses travailleuses ukrainiennes ne gagnent que 82€ par mois malgré la prestation de nombreuses heures supplémentaires. Or, le salaire vital devrait être cinq fois plus élevé. Parmi les clients des usines, on retrouve des marques telles que Benetton, Esprit, GEOX, Triumph et Vera Moda.
Pour les marques de mode internationales, le paradis des bas salaires se trouve dans les pays d’Europe centrale et orientale. Beaucoup de marques se vantent d’être « Made in Europe », faisant sous-entendre que les vêtements sont produits dans des conditions « équitables ». En réalité, un grand nombre des 1,7 million de travailleuses et travailleurs de la confection dans la région vivent dans la pauvreté, affrontent des conditions de travail désastreuses, y compris des heures supplémentaires forcées et accumulent des dettes pour couvrir leurs besoins fondamentaux.
Ces « sweatshops » européens emploient des travailleurs à la fois bon marché mais aussi expérimentés et qualifiés. La majorité des salaires mensuels perçus par la main-d’œuvre majoritairement féminine n’atteignent que le salaire mensuel minimum légal, qui varie entre 82€ en Ukraine (UA) et 374€ en Slovaquie (SK). Le salaire vital, pour qu’une famille puisse subvenir à ses besoins fondamentaux, devrait être quatre à cinq fois plus élevé. En Ukraine, cela nécessiterait de gagner environ 438€ par mois.
Les salaires minimums légaux dans la région sont en réalité inférieurs aux seuils de pauvreté et aux niveaux de subsistance officiels de ces pays. Les conséquences sont dramatiques : « Parfois, nous n’avons simplement rien à manger » raconte une femme travaillant dans une usine de confection en Ukraine. Une autre travailleuse en Hongrie a déclaré : « Nos salaires suffisent à peine à payer les factures d’énergie, d’eau et de chauffage ».
Des entrevues avec 110 travailleuses et travailleurs des usines de fabrication de chaussures et de vêtements en Hongrie, en Serbie et en Ukraine ont révélé qu’ils et elles sont obligés de faire des heures supplémentaires uniquement pour atteindre leurs objectifs de production. Pourtant, même en travaillant davantage, ils gagnent à peine plus que le salaire minimum légal.
Un grand nombre de travailleuses et travailleurs interrogés ont signalé des conditions de travail périlleuses telles que l’exposition à des chaleurs extrêmes et à des produits chimiques toxiques, des ateliers insalubres, des heures supplémentaires obligatoires non rémunérées et un traitement abusif de la part de la direction. Certains déclarent être intimidés et constamment menacés de licenciement ou de délocalisation.
Lorsque les travailleuses et travailleurs serbes demandent à la direction pourquoi il n’y a pas de climatisation durant l’été, pourquoi l’accès à l’eau potable est limité, pourquoi ils doivent travailler à nouveau le samedi, la réponse est toujours la même : « La porte est là. »
Il est clair que de grandes marques de mode internationales profitent largement de ce système de bas salaires. Les usines présentées dans le rapport produisaient pour de nombreuses marques mondiales, notamment Benetton, Esprit, GEOX, Triumph et Vera Moda.
achACT et la Clean Clothes Campaign appellent ces marques à payer un salaire vital et à travailler avec leurs fournisseurs pour éradiquer les conditions de travail illégales et inhumaines plubiées dans ce nouveau rapport.