Le conflit qui oppose depuis janvier 2009 la multinationale Multinationale Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : multinational)
anglo-hollandaise Unilever au géant de la distribution belge Delhaize montre bien à quel point l’économie de marché Marché Lieu parfois fictif où se rencontrent une offre (pour vendre) et une demande (pour acheter) pour un bien, un service, un actif, un titre, une monnaie, etc. ; un marché financier porte sur l’achat et la vente de titres ou d’actifs financiers.
(en anglais : market)
est en réalité une économie planifiée – par ses opérateurs dominants. Delhaize contrôle, avec Carrefour et Colruyt, 70% du marché de la distribution. Unilever, de son côté, dépend du seul Delhaize pour 20% de ses ventes (100 millions d’euros en Belgique). Ce que le consommateur pourra "librement" acheter, en grande surface, sera donc largement prédéterminé par les choix faits à ce niveau-là. D’ordinaire, tout cela reste très discret. Mais, là, patatras ! Lors des négociations annuelles, à l’automne, entre acheteurs de Delhaize et leurs fournisseurs d’Unilever, le courant passe mal. Et, particulièrement, au sujet des "marges arrière", ces services que la grande distribution surfacture à ses fournisseurs pour "référencer" leurs produits (mise avantageuse en rayon, promotion par dépliants et ristournes et autres "services" plus ou moins incontrôlables et fictifs), une pratique qui ne bénéficie en rien au consommateur (il paie, in fine) mais bien aux stratégies d’expansion mondiale de la grande distribution : belle machine à sous puisque, rien que pour "référencer" une nouveauté, Delhaize demanderait jusqu’à 40.000 euros... Pour compenser, Unilever posera des exigences. Que Delhaize refusera en utilisant son "arme atomique". Pour faire plier Unilever, début janvier 2009, il retire ("déférence" dans le jargon) 250 articles Unilever de ses rayons – exit les saucisses Zwan, les thés glacés Lipton, les soupes Knorr, les confitures Effi, pour ne citer que quelques-unes des marques du mastodonte anglo-hollandais. Mieux : Delhaize ira jusqu’à disposer en rayon des affichettes, mensongères et illégales, annonçant l’absence "momentanée" des articles Unilever et invitant sa clientèle à acheter des produits similaires d’une marque concurrente… La guerre de tranchées se poursuivra, via des pubs belliqueuses, par médias interposés. Pour l’homme de la rue, ce déballage aura eu l’avantage de révéler le côté pile des étiquettes de prix – et les pratiques peu reluisantes des seigneurs du marché. La Bourse Bourse Lieu institutionnel (originellement un café) où se réalisent des échanges de biens, de titres ou d’actifs standardisés. La Bourse de commerce traite les marchandises. La Bourse des valeurs s’occupe des titres d’entreprises (actions, obligations...).
(en anglais : Commodity Market pour la Bourse commerciale, Stock Exchange pour la Bourse des valeurs)
, elle, a rapidement rendu son verdict : le 10 février 2009, le titre Titre Morceau de papier qui représente un avoir, soit de propriété (actions), soit de créance à long terme (obligations) ; le titre est échangeable sur un marché financier, comme une Bourse, à un cours boursier déterminé par l’offre et la demande ; il donne droit à un revenu (dividende ou intérêt).
(en anglais : financial security)
Delhaize chutait de 1,63 euro pour tomber à 48,38 euros, tandis que celui d’Unilever grimpait de deux points pour s’établir à 15,94 euros.

Source : Trends-Tendances du 19 février 2009 et le Financial Times du 11 février 2009. Voir encore notre analyse sur la toute-puissance de la grande distribution "De quoi les supermarchés sont-ils le temple ?"