La marque de chips belge bien connue, Croky, fête en avril 2006 son quarantième anniversaire. L’histoire de Croky, symbolisé par le célèbre perroquet, est loin d’être banale, et illustrative des aléas, pour une petite entreprise à dimension nationale, des prises de participation et de contrôle par un "opérateur" étranger. La firme a commencé dans une vielle laiterie, à Ypres. Virage décisif en 1969, lorsque Croky passe en grande partie entre les mains du fabricant de biscuits britannique United Biscuits. Jusqu’en 1995, Croky se défend à armes égales avec le géant des chips Smiths. (groupe Lays). En dix ans de temps, cependant sa position concurrentielle se dégrade et, en 2005, le marché
Marché
Lieu parfois fictif où se rencontrent une offre (pour vendre) et une demande (pour acheter) pour un bien, un service, un actif, un titre, une monnaie, etc. ; un marché financier porte sur l’achat et la vente de titres ou d’actifs financiers.
(en anglais : market)
belge (20.000 tonnes de chips consommées pour une chiffre d’affaire de 200 millions d’euros) est entre les mains de la multinationale
Multinationale
Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : multinational)
Lays (filiale de PepsiCo) et des marques de supermarché, à hauteur de 50 et 40% respectivement. Avec 10% du marché, Croky est promis à une lente agonie, d’autant qu’United Biscuits, le propriétaire britannique, se désintéresse complètement de son "investissement
Investissement
Transaction consistant à acquérir des actifs fixes, des avoirs financiers ou des biens immatériels (une marque, un logo, des brevets…).
(en anglais : investment)
" outre-Manche... Survient alors le deuxième virage décisif, en 2004. Deux anciens collaborateurs de Croky s’associent au fabriquant mouscronais Roger & Roger pour racheter l’entreprise à United Biscuits. Deux millions d’euros sont été affectés à la relance et... cela marche. En 2005, sur un marché quasi monopolistique, la part de Croky s’est hissée à 15%. Small is beautiful.
Source : De Morgen 3 avril 2006