L’usine de fabrication de chaussures PT Panarub, à Tangerang, en Indonésie, occupe quelque 11.500 travailleurs et a ceci de particulier qu’elle fournit depuis plus de dix ans – sous-traite – les chaussures "Predator Pulse" et "+F50.6 Tunit" de la multinationale
Multinationale
Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : multinational)
allemande du football publicitaire Adidas (chiffres d’affaires 2006 estimé à 1,2 milliards d’euros). Ceci de particulier, aussi, de pas offrir des conditions de travail très sympathiques. Dans la section de pressage à chaud, par exemple, les travailleurs ont été continuellement exposés à l’inhalation de vapeurs de caoutchouc et les opérateurs de machines à coller à chaud sont victimes de cicatrices ou de brûlures aux mains. Et puis la direction de l’usine n’aime guère les syndicats : en 2005, 33 membres du syndicat des ouvriers de la chaussure Perbupas, parmi lesquels des leaders, ont été renvoyés pour avoir organisé une journée de grève afin d’obtenir un bonus salarial. Perbupas, né avec l’implosion du syndicat "gouvernemental" SPSI, a été particulièrement en butte à l’hostilité de la direction de l’usine PT Panarub, qui refuse de réintégrer les travailleurs licenciés – en violation de la Convention n°87 (liberté syndicale) de l’Organisation Internationale du Travail
Organisation internationale du Travail
Ou OIT : Institution internationale, créée par le Traité de Versailles en 1919 et associée à l’ONU depuis 1946, dans le but de promouvoir l’amélioration des conditions de travail dans le monde. Les États qui la composent y sont représentés par des délégués gouvernementaux, mais également - et sur un pied d’égalité - par des représentants des travailleurs et des employeurs. Elle regroupe actuellement 183 États membres et fonctionne à partir d’un secrétariat appelé Bureau international du travail (BIT). Elle a établi des règles minimales de travail décent comprenant : élimination du travail forcé, suppression du labeur des enfants (en dessous de 12 ans), liberté des pratiques syndicales, non-discrimination à l’embauche et dans le travail… Mais elle dispose de peu de moyens pour faire respecter ce qu’elle décide.
(En anglais : International Labour Organization, ILO)
et de l’article 8 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (droit de grève). Ce sont naturellement des infractions au droit du travail qui engagent aussi la responsabilité d’Adidas – et qui violent, en outre, le "code de conduite" de la multinationale : elle n’est pas à une contradiction près, dans ce dossier. Dossier complet sur le site de la Campagne Vêtements Propres, qui invite le public (sur le site www.vetementspropres.be) à envoyer des lettres de protestation à la direction d’Adidas.
Source : Campagne Vêtements Propres, 4 juillet 2007.