Altermondialistes et ONG tiers-mondistes, deux groupes d’acteurs, militants pour un autre ordre économique mondial. Sont-ils à la hauteur de cette ambition ? Ou bien manquent-ils cruellement leur cible en négligeant un point capital de leur combat contre la pensée libérale : fonder leurs critiques sur une base théorique forte. Les pays du Tiers-monde pourraient, de ce point de vue, leur être d’une grande aide, à condition de les écouter...
Lorsque les idéologues bourgeois découvrirent le sens de la lutte entre les classes, ils devinrent peu à peu incapables d’étudier avec une sérénité scientifique les phénomènes sociaux, ce qui diminuera considérablement la valeur de leurs ouvrages.
Georges Plékhanov, 1912.
Au moment où ces lignes sont écrites – exercice en chambre –, les immondices s’entassent dans les rues en Allemagne, épreuve de force entre les syndicats de la fonction publique et... un ennemi sans visage, une tendance générale à la dépréciation du travail dont la force motrice de l’économie européenne s’est fait, depuis quelques années, le laboratoire. Rapportant le fait, le journal de la City de Londres, le Financial Times [1], décrit cette grève comme la première dans la fonction publique allemande depuis quatorze ans et annonciatrice d’un des plus durs conflits sociaux depuis des décennies, mais aussi comme une "action d’arrière-garde", sans plus, une grève qui n’est que "symbolique" et à usage interne, surtout destinée, dans un contexte de désaffiliation et d’affaiblissement des organisations de travailleurs, à remettre en selle les syndicats dans la concertation sociale. Un acte désespéré, si on veut.
C’est l’arrière-plan de l’altermondialisme, son vivier immédiat, celui qu’on a sous les yeux, en 2006. Le mouvement altermondialiste de contestation a cependant déjà une histoire et on peut tenter de lui tracer un acte de naissance. En 1999, à Seattle, comme sorti d’une somnolence, mai 1968 s’est réveillé et, dans la grande ville américaine où se réunissaient les pingouins tout puissants de l’Organisation mondiale du commerce, des jeunes ont rempli la rue, ils ont cassé des fenêtres, balancé des pavés dans les vitrines d’un système économique détestable. C’est l’arrière-plan de l’altermondialisme et, mutatis mutandi, du monde des ONG et des associations "internationalistes", qui s’abreuvent à même source, à même substrat idéologique. Les termes sont, dans cet article, en général interchangeables.
Plus qu’un clash des civilisations...
Cette effervescence, cette nébuleuse contestatrice ne s’est plus, depuis, calmée. Elle s’est donné rendez-vous à chaque nouveau sommet de la nomenklatura politico-économique et, dans une ambiance de carnaval populaire, revendiquant son statut de gueux, elle a ressorti ses banderoles et recassé des vitrines, à Gênes, à Göteborg, à Prague, à Cancun. Elle s’est organisée, aussi, par des contre-sommets en forme de pied de nez, parodies des cocktails économiques mondiaux que le beau monde donnait à Davos. Ce seront les forums mondiaux sociaux mis sur orbite à Porto Alegre, appelés à devenir le point de confluence des ONG et des nouveaux mouvements sociaux – même si, en Belgique, les seconds ne sont pour la plupart que nouveaux vêtements pour les premiers : on cherchera en vain, parmi les membres du Forum social de Belgique, de "nouvelles têtes". Porto Alegre, c’est le cri de ralliement devenu planétaire : "un autre monde est possible". Peut-être.
Ce qui frappe, c’est l’abîme mental qui sépare l’élite des "décideurs" des trublions venus gâcher leurs rendez-vous mondains, et au sommet européen d’Amsterdam en 1997, déjà, où l’on voyait les premiers protégés par des haies de policiers et, les autres, saltimbanques armés de tambours et de chants bigarrés, investir la rue : opposition du vieux et du neuf, du triste et du joyeux. D’un côté, c’est le tristement célèbre TINA (There Is No Alternative) de Margaret Thatcher, depuis repris par la social-démocratie blairiste et, de l’autre, fossé infranchissable, le non moins célèbre "Un autre monde est possible". Entre les deux, il y a comme l’impossibilité d’un langage commun.
Le mouvement altermondialiste a déjà fait couler des tonnes d’encre et nous n’y ajouterons qu’un filet didactique. Pour rappeler que sa charte proclame son caractère anticapitaliste mais aussi anti-violent, ce qui le place en porte-à-faux avec entre autres les luttes anti-impérialistes et de résistance à l’occupation, comme en Irak – et convergences, ici aussi, avec le monde des ONG, qui titube entre le silence embarrassé et un pacifisme qui évite de prendre position pour la résistance irakienne. Souvent qualifié de "nébuleuse" aux contours indistincts, il n’a pas manqué, de ce point de vue, de susciter la critique, d’un Riccardo Petrella (professeur engagé de l’UCL) par exemple, qui justifiait en 2004 son absence du Forum mondial de Mumbai en parlant "d’espèce de foire" et de "marché de l’altermondialisme" débouchant sur un projet "réformiste modéré" [2].
D’autres iront plus loin, comme le journaliste et polémiste français Serge Halimi, qui voit dans le terme même d’altermondialisme comme une manière de "protéger des outrages" le mot mondialisation (en lui offrant un alter-alibi), et dans le mouvement qui s’en réclame une idéologie qui, en visant à "accélérer la ‘mondialisation’ ou à l’amender", ne fait rien d’autre en réalité que "conforter l’idée de son existence, celle de l’obsolescence des États, et par là le sentiment que les luttes sociales, locales et nationales sont perdues d’avance" [3]. Donc, une chose qu’on pourrait qualifier de réactionnaire. C’est un avertissement qu’il est bon de garder en mémoire, surtout dans le contexte récent de formations d’alliances entre ONG et organisations des travailleurs.
Mouvement profondément hétérogène, l’altermondialisme oscille, pour faire court, entre un pôle qui n’a d’autre ambition que d’humaniser le marché capitaliste et, à l’opposé, un pôle qui cherche à "le remplacer par une autre logique" [4], comme le condense bien François Houtart (Centre Tricontinental, Louvain-la-Neuve), un observateur engagé qui n’hésite pas ici à tirer un parallèle avec les débuts de la Première Internationale lorsqu’il fallait, en 1864, faire place à la diversité des situations et des niveaux de conscience caractérisant alors les différentes organisations politiques et syndicales d’Europe. Ce qui, en contrepoint du point de vue précédent, introduit dans la grille de lecture une note optimiste. Demain, cela ira mieux. Peut-être.
Y a quelqu’un ? (question théorique)
Les convergences entre ONG de solidarité internationale et mouvements "altermondialistes" suscitent aujourd’hui, pour les unes comme pour les autres, trois interrogations, trois enjeux. C’est d’abord, déjà esquissée, la position (qui reste ambiguë) vis-à-vis des guerres impérialistes, menées sous couvert de "démocratisation" des États voyous ou ratés ("failed states") ou de diktats de "bonne gouvernance", forcément "participative" et "ouverte à l’économie mondiale", on a ici un riche vocabulaire conçu pour décerveler les consciences. Débarrassée des fioritures de la rhétorique, la guerre, qui frappe systématiquement les nations du Sud, ne pose qu’une question : être pour ou contre le Sud, il faut choisir son camp, personne n’est au-dessus de la "mêlée" comme l’a bien noté, en son temps, l’anticolonialiste martiniquais Franz Fanon. C’est la guerre, c’est l’écoute du Tiers-monde (ce qui s’y passe et s’y pense) et c’est l’analyse théorique qui guide l’action, altermondialiste ou "ong-ique". Commençons par là.
Le problème est tout entier contenu dans la fameuse "autre logique" dont parle Houtart. Quelle autre logique ? S’il fallait caricaturer, c’est la plupart du temps : un "autre monde" qui s’érigerait et s’épanouirait non pas contre le capitalisme mais, déconnecté de celui-ci, à la marge et, à défaut de zones véritablement libérées, dans les catacombes et terrains vagues sur lesquels le système marchand n’a pas jugé utile ou rentable d’exercer sa domination.
Pour le dire autrement : construire autre chose en tournant le dos au système, sans le contester. On en trouve une bonne illustration dans les thèses lyriques d’un Miguel Benasayag, pour qui l’important est "l’émancipation ici et maintenant" dans le cadre d’une "lutte permanente qui ne veut d’aucun modèle" : la seule chose qui existe, à l’entendre, "ce sont des actes, multiples, de libération" [5]. Ce n’est pas neuf.
Dans les années quatre-vingts, rendu plutôt pessimiste par les lenteurs de l’Histoire, le philosophe marxiste français Louis Althusser saluait comme prometteurs "les ‘îlots de communisme’ (qui) existent dès aujourd’hui dans les interstices de notre société, (où) ne règnent pas de rapports marchands, donc de rapports d’exploitation de classe et de domination d’État. (...) Par quelle voie ces interstices de communisme peuvent-ils gagner le monde entier ? Nul ne peut le prévoir [6]". Altermondialiste avant l’heure, il ajoutait : "Je ne crois pas au volontarisme dans l’histoire. En revanche, je crois à la lucidité de l’intelligence et au primat des mouvements populaires sur l’intelligence." On plane ici nettement au-dessus des Benasayag.
Peut-être est-ce le moment de souligner l’air de famille qui transpire du binôme altermondialisation-altercapitalisme (un capitalisme "autrement") et, par contraste, l’effacement progressif, surtout dans le discours alternatif dominant, du terme antimondialisation qui renvoyait plus franchement à une ligne anticapitaliste ? Peut-être.
Le problème de l’attitude (praxis) par rapport au système marchand se double d’un problème conceptuel. On connaît la formule : pas de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire – que chacun requalifiera à son goût, théorie contestatrice, altermondialiste, radicale ou néoradicale, peu importe. La théorie, elle, restera nécessaire. Or elle fait singulièrement défaut, ici. Pour partie, cela s’explique naturellement par le caractère hétérogène de l’altermondialisme (des altermondialismes, pour être exact) et du secteur "pluraliste" des ONG, hétérogène mais aussi fragmenté : on ne peut s’empêcher de tirer un parallèle entre le foisonnement de thématiques particulières des forums sociaux et, appliquée au Tiers-monde, la tendance à l’atomisation et à l’individualisation de ses revendications [7]../../../../../../../site_old/ER_EP...portées par les grands "projets" onusiens (Déclaration sur le droit au développement, Objectifs du millénaire, etc.), qui proposent un interminable catalogue de mesures dépolitisées, ici pour la santé, là pour le logement, là encore contre la "pauvreté". Vision d’ensemble : zéro.
La théorie fait défaut ou, pour être précis, est souvent explicitement rejetée. Le point de vue trouve son expression extrême, mais représentative, chez le sociologue portugais Bonaventura de Sousa Santos qui pose comme axiome que "nous n’avons pas besoin de théorie générale mais avons encore besoin d’une théorie générale de l’impossibilité d’une théorie générale." [8] Cela se discute.
Car lorsqu’on se pose comme mouvement anticapitaliste, on a tout intérêt à avoir une idée claire et englobant de ce à quoi on s’oppose. C’est non seulement indispensable, c’est la tâche prioritaire en un temps où il est partout de bon ton de dénoncer la "pensée unique", mais sans l’analyser, ou le "politiquement correct", tout en le reproduisant "autrement". Georges Corm a dit cela mieux : "pour ébranler un pouvoir qui devient tentaculaire, il convient de développer une ou des doctrines suffisamment cohérentes et globales pour qu’elles puissent se répandre dans l’opinion" [9]. D’évidence, l’idéologie dominante (du marché, qui ne dédaigne pas la théorie, que du contraire) est aujourd’hui plus que tentaculaire et c’est donc sur cette arène-là qu’il faudra d’abord reconquérir du terrain.
On fera de nouveau appel à Althusser pour souligner l’importance de l’idéologie et de la théorie. Analysant le souhait de la gauche de se débarrasser de l’encombrante notion de dictature du prolétariat, il rappelle que "l’abandon d’un concept théorique (qui – faut-il le rappeler ? – n’est pas pensable par lui-même, tout seul, mais fait corps avec un ensemble d’autres concepts) ne peut être l’objet d’une décision politique. Tout matérialiste sait, depuis Galilée, que le sort d’un concept scientifique, qui réfléchit objectivement un problème réel aux multiples implications, ne peut faire l’objet d’une décision politique. On peut ‘abandonner’ la dictature du prolétariat : on la retrouve dès qu’on parle de l’État et du socialisme." La citation n’a pas été choisie au hasard. L’altermondialisme reste très discret sur les questions de l’État, du socialisme, du pouvoir (objet de dictature, de la bourgeoisie actuellement comme tout travailleur le sait dans son vécu quotidien) et de la prise du pouvoir. Ajoutons, s’agissant de la critique de l’État, que les ONG souffrent ici d’une difficulté organique vis-à-vis de leurs principaux bailleurs de fonds : cracher dans la soupe est un exercice plutôt risqué. La bataille des idées existe depuis que les travailleurs se sont organisés contre le système qui les exploite ; elle est devenue d’autant plus vitale depuis que, tournant décisif, l’utopie ouvrière s’est écroulée en 1989 à Berlin en faveur du magma théorique néolibéral, sans cesse plus hégémonique.
Constat de carences
La guerre des idées n’évacuera naturellement pas la question – tiers-mondiste, celle-là, on l’a vu – de la guerre tout court dont le premier défi, pour reprendre un mot de Samir Amin (économiste tiers-mondiste égyptien de renommée mondiale), consiste aujourd’hui à faire en sorte "d’infliger une défaite militaire à l’impérialisme américain" [10]. Elle l’évacuera d’autant moins que, là aussi, la bataille des idées sera déterminante et, notamment, pour dénoncer l’uniformisation des esprits visant à faire accepter le fait accompli de l’occupation américaine de l’Irak : on ne mettra pas sur le compte du hasard que les activités et résolutions [11] du Tribunal mondial Irak, convoqué du 23 au 26 juin 2005 à Istanbul et réunissant des personnalités comme François Houtart, la romancière indienne Arundhati Roy ou l’historien suédois Jan Myrdal, aient été passées entièrement sous silence dans la presse belge. La pensée unique, c’est ici et maintenant et partout de manière assourdissante.
La répugnance de l’altermondialsme et de son département ONG pour la grille de lecture théorique est particulièrement manifeste en matière d’économie et, partant, de ce qui fonde et régit les rapports sociaux. Il n’y a pas de théorie générale contestatrice pour faire contrepoids aux bulldozers de la propagande néolibérale. Il y a peu ou pas de critique des concepts véhiculés par les élites économiques, politiques et médiatiques, qu’il s’agisse de la sacro-sainte compétitivité, des avantages dits comparatifs ou des "lois" du marché.
D’entrée de jeu, pour camper la scène sur laquelle l’altermondialisme a dressé sa tente, il a été question des grèves en Allemagne, deux bons exemples, péchés dans l’actualité, de "l’horreur économique" formant l’arrière-plan de la nébuleuse planétaire de refuzniks. Mais il manque à ces deux faits une théorie générale qui les rende intelligibles à la pensée et à l’action, l’une, puis l’autre.
Voir la carence théorique au sujet des inégalités croissantes constatées en Europe, qui font que le taux de pauvreté des enfants a augmenté [12] dans la plupart des pays entre 1990 et 2000, et en Belgique de 3,8 à 7,7%, soit presque un doublement. Ou au sujet des travailleurs allemands dont les salaires, en 2005, ont reculé en moyenne de 0,8% [13]. Ou des salaires américains, dont la croissance a été inférieure à celle de la productivité pour "le bas de panier de 90% des travailleurs" [14], pour reprendre l’exquise formule de l’hebdomadaire de la City. Idem pour la croissance de l’emploi mondial (1,4%) qui, depuis dix ans, est inférieure à la croissance tout court (3,8%), ce qui fait dire à Jeff Johnson de l’Organisation internationale du travail que, faute de trouver une solution à la croissance du chômage mondial (190 millions de personnes actuellement), "nous devrons faire face à des enjeux de sécurité significatifs" [15].
Ajoutons, ayant glissé à la dimension tiers-mondiste du capitalisme contemporain, la carence théorique relative à la nouvelle division internationale du travail, bâtie sur l’équation bas salaires chinois + produits de consommation bon marché pour les chômeurs occidentaux = superprofits pour les sociétés transnationales [16].
Le Tiers-monde jette des ponts
Sur ce plan, tout reste à faire. Résister à la propagande hégémonique néolibérale. Démonter et déconstruire ce que Frédéric Lapeyre (UCL) appelle "le mythe justificateur de la mondialisation [qui] tend à forger la croyance chez les dominés de l’impossibilité de voies alternatives viables" [17]. C’est, à tout le moins, la priorité pour le Gresea, qui développe actuellement un programme "d’alphabétisation" et de contre-informations économiques, notamment par le biais d’un Observatoire des entreprises [18] sur son site Internet.
Résister à cette propagande en jetant des passerelles avec le Tiers-monde. Important, le Tiers-monde. C’est la troisième interrogation, le troisième enjeu. Car c’est du Tiers-monde, pour mémoire, que sont partis les forums sociaux. C’est de là, au Venezuela, au Brésil, en Argentine, en Bolivie, que les résistances prennent des formes concrètes. Et sans doute c’est de là que, étayée par des luttes anticoloniales, d’indépendance et de résistance à l’occupation [19], la théorie générale qui fait actuellement défaut aux "nouveaux mouvements sociaux" prendra forme et consistance.
On peut exprimer cela autrement. Car il y a ici comme un faux problème. Le Tiers-monde peut très bien se débrouiller tout seul. Ses luttes – alors que s’assoupissaient ici les "aristocraties ouvrières" – lui ont enseigné le prix de la maîtrise de son propre destin et la nécessité de construire celui-ci sur un contre-modèle bien pensé. S’il y a un problème, c’est plutôt dans les "sociétés civiles" des pays dits développés et dans – reliquat de paternalisme colonial ? – leur ignorance délibérée de ce qui se pense et de ce qui se fait dans le Tiers-monde.
Comme l’a dit Régis Debray récemment, évoquant les postures humanitaires qu’un certain monde ONG manifeste à l’égard d’un "Afghanistan occupé et quadrillé par l’Otan", la réalité c’est que "l’Occident a une fâcheuse tendance à ne dialoguer qu’avec lui-même ou avec des Orientaux dûment occidentalisés, à charge pour eux de raconter ce que nous aimons entendre." [20]
D’aucuns ont sans doute en mémoire le projet de Nouvel ordre économique mondial (1974) que, sans succès, le mouvement des pays non alignés et le Groupe de 77 (syndicat des "nations prolétaires") ont avancé pour rebâtir le monde autrement – mais on cherchera en vain trace aujourd’hui d’un quelconque intérêt, "altermondialiste" ou "ong-ique", pour les réflexions, activités et prises de position prises depuis par ce même groupe des 77, prises de position qui sont peu dans le goût, il est vrai, de la bien-pensance droits de l’hommiste qui prévaut aujourd’hui dans de larges cercles. De même, autant Seattle 1999 a été perçu comme une date pivot de l’alter mondialisme, autant le Sommet du Sud, premier de son genre, tenu quelques mois plus tard à La Havane, a été relégué dans les consciences ici à la rubrique des "chiens écrasés". Là, aussi, il reste du travail...