Ce petit ouvrage de 95 pages sur Michelin dénonce un des paradoxes du libéralisme : les profits vont de pair avec les licenciements. Le 8 septembre 1999, quelques jours après avoir enregistré une augmentation de 17,3% de ses bénéfices, Michelin, géant du pneumatique français, annonçait un plan de restructuration à l’échelle européenne prévoyant à terme la suppression de 7.500 emplois. Cette pratique, associant profit et licenciement, n’est pas l’apanage de la marque au Bibendum, elle fait partie intégrante des pratiques utilisées par les entreprises transnationales surfant sur la vague néolibérale. Avec la bénédiction (des aides) de l’Etat. C’est que la remise à flot de l’entreprise française dans les années 80 a eu un prix. Afin de sauver un de ses fleurons d’une faillite annoncée, l’Etat français injectera près de 10 milliards de francs français dans divers plan d’aides sociales. Reconnaissant, le géant français investira 400 millions de dollars sur 5 ans aux... Etats-Unis, afin d’augmenter sa production. Le développement des activités de la marque française aux USA devait engendrer quelque 400 emplois. Il y a une morale ? Le travailleur français, touché par ces licenciements sélectifs, peut se consoler en se disant avoir contribué au plein emploi outre-Atlantique… (L’ouvrage analyse également les liens interlopes entre la direction de Michelin et divers groupes de pression occulte de droite français.)

Source : Michel Dufour, "Le vrai scandale Michelin", Editions Golias, 2000.
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