Le 27 avril 2005, la filiale américaine de la multinationale française Sodexho a accepté de verser 80 millions de dollars pour échapper aux plaintes en justice pour discrimination raciale dont elle faisait l’objet. En mars 2001, une "class action" (procès collectif) a été introduite par des travailleurs afro-américains de la firme qui s’étaient vu refusés des dizaines de demandes de promotion. A partir de 2002, des études statistiques reprises par trois syndicats américains (Unite, Here et SEIU) ont mis en évidence un écart frappant entre le nombre d’employés noirs de Sodexho et leurs positions dans l’organigramme de l’entreprise. Ainsi, alors qu’un quart des 100.000 salariés de Sodexho aux États-Unis sont Noirs, ils sont surtout représentés dans les postes à faible niveau de qualification : seul un cadre sur huit est de couleur, et la proportion tombe à 3,3 % chez les cadres supérieurs. De plus, en se basant sur les témoignages de cadres intermédiaires de la firme, l’ enquête a conclu que les employés de couleur progressaient moins que certains de leurs collègues blancs, pourtant moins qualifiés. Finalement, la class action a réuni les plaintes de 2.600 salariés de la transnationale. Dans un mémoire destiné aux investisseurs de Sodexho, l’Alliance for Quality Services (une coalition de syndicats, de clients et de consommateurs) a attiré l’attention sur les risques encourus par la firme. Selon elle, une décision de justice risquait de condamner Sodexho à verser jusqu’à 300.000 dollars par plaignant, en sus des arriérés de salaires. De plus, pour une entreprise qui, aux USA, dispose de positions clés dans le "marché" de l’éducation, une condamnation pour discrimination raciale aurait plutôt fait mauvais genre.
Source : article d’A.C. Husson mis en ligne sur le site de Novethic http://www.novethic.fr/novethic/site/article/index.jsp?id=80284
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