Le groupe pétrolier français Total a accepté le 29 novembre 2005 année de financer à hauteur de 5,2 millions € un fonds destiné à des associations "humanitaires" birmanes en échange de l’abandon des actions judiciaires introduites en France par huit citoyens birmans victimes de l’utilisation, par Total, d’une main d’œuvre contrainte au travail forcé. Cette main-d’œuvre avait été utilisée dans la construction d’un pipeline de gaz en Birmanie (le projet "Sadana"). Les huit citoyens à l’origine de la plainte recevront aussi chacune la somme de 10.000 €.
Des juristes ont parlé d’un accord historique, susceptible de faire jurisprudence en Europe dans le cadre d’actions judiciaires contre des compagnies européennes opérant dans le Tiers-monde. L’avocat français William Bourdon, fondateur de l’association "Sherpa", qui représente les huit plaignants, a déclaré qu’il préparait des actions en justice similaires contre d’autres entreprises européennes. Unlocal, un partenaire de Total dans le projet "Sadana", avait déjà conclu un accord de "cesser le feu" semblable (règlement hors tribunal, pratique courante aux Etats-Unis) avec des plaignants qui s’étaient tournés devant un tribunal californien, en payant ceux-ci environ 30 millions de dollars.
Source : Financial Times 30/11/05.
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