La chaîne de magasins Ikea invite aux superlatifs. 127.800 salariés, 317 magasins dans 36 pays, chiffre d’affaires 2007-2008 de 21,2 milliards d’euros, et pour ainsi dire nés de rien : son fondateur, Ingvar Kamprad (83 ans), a bâti son empire, dans les années cinquante, à partir d’une petite entreprise par correspondance, devenue, entre-temps, concept global et... repoussoir pour un nombre d’ONG qui en rejettent la vision marchandisée et consumériste du monde (voir notre Belwatch "Monographie sur Ikea : l’envers du décor" mis en ligne le 1er mars 2007). Ce n’est pas la thèse, on s’en doute, de Bertil Torekull, qui vient de publier la biographie "autorisée" de Kamprad ("Un design, un destin, la saga Ikea", Éditions Michel Lafon). Autorisée et, donc, passablement hagiographique, jusqu’à déteindre sur le compte rendu qu’en font Les Echos, qui parlent de la "mission civilisatrice" d’Ikea en plaçant Kamprad sur un piédestal aux côtés de son compatriote Carl von Linné... Cela étant, le "concept Ikea" mérite le détour, tant – surréaliste – par sa "bible" dont les "neuf commandements" doivent "guider la vie et le travail de tout employé Ikea", que par sa formule commerciale inédite, et gagnante, de mobiliers à prix abordables : 9.500 articles référencés (ni plus, ni moins), uniformément conçus et distribués par un réassortissement rapide dans ses magasins du monde entier dans des paquets plats pour une réduction maximale des frais de montage et de transport. On peut ne pas aimer. Il n’en reste pas moins qu’Ikea est un champion européen qui vend surtout sur son propre sol (l’Europe représente 82% des ventes) et il en va largement de même pour les fournisseurs (les deux tiers sont en Europe). Bon à savoir.
Source : Les Echos du 8 avril 2009.[!sommaire]