Le constructeur sud-coréen Hyundai a annoncé qu’il délocalise. Il va déplacer une partie de sa production en Inde pour aller en Europe. Une délocalisation à l’envers. A l’origine de la décision, un problème patronal de gestion de la "masse salariale". Hyundai a une usine à Sriperumbudur, au sud de l’Inde. Elle compte quelque 10.000 travailleurs et elle a été paralysée par une grève. C’est mauvais pour les affaires. Dans le planning de Hyundai, le site est censé produire en 2009 quelque 120.000 véhicules, dont 80.000 pour l’exportation. L’objectif ne pourra pas être tenu. La direction rejette la faute sur les travailleurs et leur grève pour obtenir des droits syndicaux, qui a conduit à l’arrestation de 750 manifestants. Les libertés syndicales, voilà qui nuit au bon climat des affaires. Et puis, relève l’article qui rend compte de la décision, l’Inde est un pays turbulent, surtout en période électorale. La grève à l’usine de Hyundai fait suite à une autre, frappant le constructeur automobile indien Mahindra & Mahindra, et peu avant, en septembre 2008, un conflit violent opposant travailleurs et direction d’un équipementier italien contrôlé par la multinationale suisse Oerlikon dans la banlieue de New Delhi s’était terminé par le meurtre du directeur (voir sur notre Observatoire des entreprises sous la clé "Oerlikon"). En Europe, espère sans doute Hyundai, il sera plus aisé de conclure des accords de "paix sociale".
Source : Financial Times du 08 mai 2009
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