Le 25 septembre 2012, le PDG de Sanofi-France, outrepassant la voie légale qui consiste à en informer préalablement les délégués du personnel, annonçait dans un communiqué la suppression de 900 postes dans un "projet d’adaptation des activités à l’horizon 2015". Le plan prévoit en effet que le centre de Montpellier se concentrera sur ses activités de développement (donc exit la recherche). Le doute plane encore sur l’avenir du site de Toulouse, "sa vocation [restant] à préciser". Cependant le même communiqué indique que Sanofi a déjà "identifié des acteurs susceptibles d’y poursuivre des activités scientifiques ou technologiques". En tout, ce serait donc 1.500 emplois qui seraient menacés. Les syndicats évoquent une vague de licenciements boursiers, les suppressions de postes n’étant pas dues à des difficultés économiques : le groupe affiche des résultats positifs, 33 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 8,8 milliards de profits. Selon l’intersyndicale, l’objectif de Sanofi est de verser 50% du bénéfice sous forme de dividendes aux actionnaires. Alors que les résultats annoncés prévoient un léger infléchissement, les dividendes, eux, ont augmenté de 65% entre 2005 et 2010. C’est donc l’emploi qui sert de variable d’ajustement, un fait interpellant pour un groupe qui a reçu des millions d’aides publiques. (Pour mémoire, Sanofi-Aventis est le n°6 mondial parmi les onze gros oligopoles du business de la santé, voir notre "Cartographie des trusts de la pharma", Gresea échos n°71, septembre 2012.)
Source : L’Humanité du 26 Septembre et du 19 octobre.
Pour le Gresea échos "pharma" : http://www.gresea.be/spip.php?article1061[!sommaire]