Zyprexa est un des médicaments les plus vendus au monde. Ses ventes s’élevaient en 2007 à 4,8 milliards de dollars, pour moitié aux Etats-Unis, et compte quelque 23 millions de consommateurs. Il est prescrit pour traiter des cas de schizophrénie mais il y a un problème. Depuis 1996, peu après la mise sur marché du médicament, son fabricant, Eli Lilly, en a systématiquement caché les effets secondaires car le médicament développe chez les patients des tendances à l’obésité et au diabète. C’est l’accusation principale portée par le procureur de l’Etat d’Alaska lors du procès qui s’est ouvert en mars 2008 contre Eli Lilly – accusation qui, d’évidence, a ébranlé la multinationale pharma américaine puisqu’elle a déjà déboursé 1,2 milliard de dollars pour dédommager, hors tribunaux, quelque 30.000 plaignants. L’Etat d’Alaska, lui, exige qu’Eli Lilly paie les frais de traitement déboursés par l’assurance-santé (Medicaid) pour les patients devenus diabétiques ou autrement malades après avoir pris du Zyprexa. Les autorités judiciaires enquêtent également en vue de déterminer si Eli Lilly a minimisé les risques du Zyprexa et promu le médicament pour des traitements non approuvés par la Food and Drug Administration, l’autorité régulatrice en matière de médicaments aux Etats-Unis. On estime que le Zyprexa a représenté un coût de 1,5 milliard de dollars pour l’assurance-santé des entités fédérales et fédérées en 2007. Un procès similaire intenté en Pennsylvanie porte sur des amendes et dédommagements d’entre un et deux milliards de dollars.
Source : International Herald Tribune du 7 mars 2008.
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