Dans cette interview, l’intellectuel et militant ougandais Yash Tandon aborde différents thèmes comme son travail intellectuel, le bilan des programmes de l’Aide au développement de l’Occident en Afrique, le 60e anniversaire des indépendances africaines et les risques liés à la pandémie du coronavirus, mais également les opportunités que celle-ci a ouvertes par rapport au renforcement de la souveraineté africaine.

A. A. : Plaçons-nous dans le contexte de l’Afrique et abordons la manière dont celle-ci a fait face à la pandémie. Quelle est la situation dans votre pays et quelles ont été les priorités fixées ici afin de prévenir la propagation du virus ?

Y. T. : Il est surprenant qu’il n’y ait pas eu beaucoup de cas. Beaucoup de personnes sont mortes au Nigéria, au Sénégal, en Afrique du Sud... mais en Ouganda, il n’y a pas eu un seul décès !

Le président Museveni a combattu dans la guérilla. Pour lui, nous sommes de nouveau face à une « guerre de guérilla ». Concrètement, le gouvernement ougandais a pris les premières mesures de confinement très tôt, avant même un pays comme le Royaume-Uni ! Il a probablement été l’un des premiers pays africains à l’imposer.

A. A. : J’ai lu qu’avant la crise, l’Ouganda n’avait « que deux usines de désinfectants pour les mains, alors que quelques mois plus tard, il possède plus de 107 usines qui les produisent... »

Y. T. : Je dois mettre au crédit de mon pays que nous avons été capables de contenir la propagation. Cependant, nous savons que ce virus mute. Et s’il mute, alors nous pourrions assister à une nouvelle vague, comme celle que la Chine est en train de subir. À l’heure actuelle, il semble que la situation soit bonne, le gouvernement a commencé à permettre la réouverture des commerces et ainsi de suite. Mais il reste préoccupé par ce qui pourrait se passer dans les prochains mois.

Il y a d’autres pays où la situation est plus difficile, comme le Rwanda et le Kenya, où quelques personnes sont mortes, et d’autres pays, comme le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, où beaucoup de personnes ont perdu la vie. C’est pour cela que je ne sais pas pendant combien de temps encore nous serons en sécurité en Ouganda.

A. A. : Vous avez été très impliqué en coulisses dans les négociations qui ont débouché sur les Accords de partenariat économique (APE) entre l’Union Européenne et l’Afrique. Diriez-vous que ceux-ci ont pour objectif d’aider l’Afrique au niveau économique ?

Y. T. : Oui, ils étaient et sont toujours destinés à sortir l’Afrique de sa servitude envers l’Europe. Cependant, pour être franc avec vous, ce sera une bataille difficile car en réalité, l’Afrique n’a jamais véritablement pris son indépendance. Lorsque les pays asiatiques ont pris leur indépendance vis-à-vis de l’Europe, ils n’ont signé aucun accord de partenariat économique avec l’Europe. Mais en Afrique, les pays francophones subissent une néo-colonisation de la France, et le Royaume-Uni a fait de même avec les pays anglophones.

C’est ainsi que 60 ans plus tard, l’Afrique n’est toujours pas indépendante. Nous nous sommes vus contraints de signer ces Accords de partenariat économique avec l’Europe.

A. A. : Comment expliquez-vous cet échec ?

Y. T. : J’ai été très impliqué dans cette lutte avec l’organisation que j’ai fondée en 1997 et qui s’appelle le SEATINI (Institut d’Information et de Négociations Commerciales de l’Afrique méridionale et orientale), et par la suite à Genève, où j’ai été directeur exécutif du Centre Sud, qui est une sorte d’ONU globale des pays du Sud.

Au SEATINI, nous conseillons nos propres gouvernements pour qu’ils négocient de manière appropriée et fassent en sorte de protéger nos intérêts. Cependant, le problème se trouve à un niveau politique plus élevé. Dans nos capitales, les gens reçoivent des appels venant d’Europe ou d’Amérique, et on leur dit : « Signez cet accord, sinon, nous gèlerons les aides ! » Toute l’Afrique est sujette à ce genre de pressions, même l’Afrique du Sud. Cette dernière n’a pas besoin d’aides dans l’absolu grâce à ses ressources, mais ses dirigeants politiques sont corrompus et sont alliés avec l’empire corporatif européen et américain pour lui permettre d’exploiter les ressources et le peuple sud-africains.

A. A. : Dans votre livre, Trade is War ( « Le commerce, c’est la guerre » ), vous analysez la façon dont l’OMC a remplacé les thèmes de la CNUCED par des thèmes nouveaux : la propriété intellectuelle, les télécommunications, les OGM, etc.

Y. T. : Selon l’OMC, les décisions doivent être prises « sur la base de l’unanimité, ce qui signifie que tout le monde doit être d’accord ». Ce qui signifie que si tout le monde n’est pas d’accord, elles ne devraient pas être imposées.

Mais les grandes puissances ont travesti cela : les plus grands pays d’Europe, l’Amérique, le Japon, l’Allemagne, et quelques grands pays du Sud dans son ensemble, comme la Chine l’Inde et le Brésil, se réunissent et prennent des décisions qui deviennent ensuite contraignantes pour tous les membres. Si des petits pays comme l’Ouganda se refusent à respecter ces décisions, des sanctions leur sont imposées.

Pour nous, l’OMC s’est donc transformée en une arme de destruction.

A. A. : Vous avez accumulé une grande expérience aux côtés des paysans sur les terres agricoles au Zimbabwe, puisque vous avez observé de près les agissements des multinationales qui font des affaires à partir de la biodiversité. Selon la vision dominante, la propriété intellectuelle est « nécessaire pour le développement ». Mais de votre point de vue, c’est tout le contraire ! Pouvez-vous nous expliquer cela plus en détail ?

Y. T. : J’ai débuté mon chapitre sur la « propriété intellectuelle » en disant la chose suivante : « La connaissance doit être libre ». Si tu as une pomme et que tu la manges, elle n’existe plus. Mais quand tu partages la connaissance, celle-ci profite à tout le monde, personne n’est perdant. La connaissance a toujours été libre dans toutes les civilisations passées, pendant quatre ou cinq mille ans. C’est lorsque le capitalisme est arrivé que la connaissance s’est transformée en propriété privée.

La « propriété intellectuelle » est devenue le monopole de la personne qui découvre quelque chose de nouveau, elle le brevète à son nom ou à celui de son copropriétaire. Il devient « propriété de la personne ou de la société ». Et il faut payer des droits pour accéder à la connaissance.

La propriété privée est la base du système capitaliste. Cependant, la propriété intellectuelle n’est devenue une partie du système global qu’au cours des cinquante dernières années, plus au moins. Avant cela, chaque pays était capable de s’industrialiser en copiant la technologie des autres pays. Les États-Unis l’ont fait avec l’Angleterre, puis il y a eu l’avènement de l’Europe, Suisse incluse, ainsi que d’autres. Ils ont tous copié la connaissance et l’ont ensuite brevetée. Aujourd’hui, la Suisse est l’un des plus grands fabricants de produits pharmaceutiques, celle-ci utilisant des connaissances volées que les entreprises ont brevetées. Après avoir volé la connaissance, elle l’a monopolisée !

Je lutte contre les brevets depuis que j’ai travaillé au Centre Sud, en défendant ce que j’ai appris au Zimbabwe, où j’ai travaillé pendant quelque 23 années avec les paysans dans les zones rurales. C’est là-bas que j’ai découvert que la majorité des médecines traditionnelles africaines proviennent des arbres : de l’écorce, des arbustes et des racines.

J’ai souvent vu des représentants de compagnies pharmaceutiques vêtus de tenues blanches venir et prélever des échantillons de cultures, d’écorces d’arbre et également de sang, d’expectoration et de salive humains. Après avoir pris ces connaissances en Afrique, ils les transforment en médicaments, ils les brevètent, puis ils nous les vendent à des prix exorbitants !

Une société suisse est venue au Zimbabwe, elle avait un bureau à l’université qui bénéficiait de l’aide du gouvernement. Je me suis opposé à elle ! J’ai dit au gouvernement que « ces gens sont en train de voler nos connaissances et je peux vous donner un exemple concret de la manière dont ils le font ». Si bien que ce projet a été abandonné. C’est une lutte très difficile. Même la Chine est en train de breveter sa connaissance, puisqu’elle fait partie du système capitaliste.

A. A. : Les communautés rurales du Zimbabwe pouvaient-elles résister face aux politiques de « développement » ?

Y. T. : Dans la vallée du Zambèze, j’ai travaillé pendant des années avec des « médiums ». Lorsque les Européens sont arrivés en Afrique, ils les ont surnommés les « médiums sorciers ». Ce n’en sont pas. Ils possèdent un immense bagage de connaissances ! Ils m’ont aidé à comprendre les choses. Moi, je les ai aidés à transposer cela dans un langage officiel afin de convaincre le gouvernement du fait que nous devrions utiliser la connaissance traditionnelle des gens.

Avec mon aide, nous avons pu mettre fin à l’utilisation d’engrais dans les fermes de la vallée du Zambèze. Malheureusement, ce à quoi nous n’avons pas pu mettre fin, c’est l’utilisation de « semences de haut rendement », qui s’est poursuivie malgré notre opposition. La raison pour laquelle nous n’y sommes pas parvenus, c’est que les travailleurs des terres agricoles extensives ont été éduqués à l’agriculture modernisée et à l’utilisation de ces semences brevetées. Les « médiums » pouvaient expliquer de manière scientifique pourquoi ces semences et ces engrais pénètrent profondément dans le sol et absorbent l’humus de la terre. Plus on les utilise, plus on a besoin d’engrais, plus on a besoin d’eau et plus on a besoin de semences brevetées. C’est un cercle vicieux qui perdure et perdure. Malheureusement, nous avons perdu la bataille puisque le gouvernement a décidé de moderniser l’agriculture. C’est pour cette raison, entre autres, que je suis contre l’aide...

A. A. : Vous dites dans votre livre que « l’aide au développement est le plus grande menace pour l’Afrique. Elle la prive de politiques économiques indépendantes » Quelles leçons peut-on tirer quant à « l’aide au développement » ?

Y. T. : La Chine a pu s’industrialiser parce qu’à l’époque, dans les années 50, elle a obtenu la connaissance de façon libre de la part de l’Union soviétique. Cette dernière n’a pas eu recours à des brevets, elle a fourni la connaissance gratuitement. Elle a également apporté la connaissance à l’Inde et les premières voitures fabriquées en Inde l’ont été à partir de modèles venant de l’Union soviétique.

J’ai bien peur que cette époque soit révolue. La Russie n’est plus l’ancienne Union soviétique. La Chine n’est pas la Chine maoïste, c’est un pays qui est en train de devenir capitaliste à sa manière : un « capitalisme avec des caractéristiques chinoises ». Cependant, le capitalisme chinois est différent car la Chine n’a jamais colonisé aucun pays.

Les Chinois peuvent-ils devenir un pays impérialiste ? Je l’ignore. Mais pour l’instant, ce sont les amis de l’Afrique. Lorsque les investissements arrivent d’Europe ou d’Amérique, les profits recherchés doivent être immédiats, disons dans les 6 mois ou dans les 2 ans à venir, maximum. C’est pour cela que les investisseurs occidentaux ne construisent jamais aucune infrastructure tels que les autoroutes, les chemins de fer, etc. Lorsque ce sont les Chinois qui viennent, ils réalisent des investissements à long terme dans les infrastructures, l’agriculture, etc. Certains sont de totales subventions.

Aujourd’hui en Afrique, nous sommes face à des difficultés à cause du coronavirus. Et les Chinois ont dit : « Nous effaçons toutes les dettes de l’Afrique ». Alors c’est une relation différente de celle que nous avons avec les pays d’Europe ou d’Amérique. Les Chinois, même dans leur voie capitaliste, nous traitent de manière différente. L’aide chinoise est la bienvenue, même si nous devons négocier avec la Chine de manière convenable. Nous ne pouvons pas connaître l’avenir. Nous entrons dans une ère très différente, une ère post capitaliste, et je crois que cela va changer les règles du jeu de façon fondamentale.

A. A. : Selon vous, quels sont les secteurs économiques que la coopération africaine devrait considérer comme prioritaires, dans le cadre d’une organisation régionale africaine, afin de se renforcer ?

Y. T. : L’Afrique orientale comprend cinq pays : le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Quatre de ces pays font partie des PMA (Pays les moins avancés) et possèdent une zone en franchise de taxes et de quotas avec un accès au marché européen. Le Kenya ne figure pas parmi les PMA, même si le niveau de vie dans ce pays n’est pas bien éloigné de celui de l’Ouganda. Cependant, le Kenya se voit obligé de ratifier l’Accord de partenariat économique avec l’Union Européenne. C’est diviser pour régner !

Au Kenya, le gouvernement favorise les agriculteurs riches au détriment des agriculteurs pauvres. Les plus riches cultivent des fleurs pour les exporter vers l’Europe. Les fleurs sont un produit qui nécessite beaucoup d’eau. Lorsque je suis allé à Naivasha au Kenya, j’ai vu ce qui s’y passait. Le lac Naivasha était en train de s’assécher. De grandes firmes européennes et deux ou trois familles riches du Kenya, dont celle du président, utilisent l’eau du lac pour cultiver des roses, par exemple, afin de les exporter vers l’Europe. Et les pêcheurs pauvres ne peuvent plus y pêcher puisque le lac n’est plus viable pour les poissons. Les paysans ont des petites propriétés, mais on les exproprie. Et ce ne sont que deux exemples parmi d’autres.
Les petits paysans ont attaqué les fermiers riches devant la justice et ont gagné leur procès ! Mais pour ce qui est de l’application du jugement... rien. Car les riches contrôlent l’État.
Nous devons changer le système dans son ensemble pour que les gens soient au pouvoir depuis le bas de la pyramide, pas depuis le haut. C’est une grande bataille pour nous, en Afrique. Mais comme je l’ai dit, deux choses sont en train de se passer, et j’espère que cela se traduira par un changement de géopolitique globale. La première, c’est ce coronavirus qui change véritablement l’équation de la production ainsi que la distribution. Et la seconde, c’est le mouvement Black Lives Matters...

A. A. : Quel impact la pandémie peut-elle avoir sur l’économie africaine ?
Y. T. : Le coronavirus est une arme à double tranchant : il est dangereux pour les personnes et si on le contracte, on court le risque de mourir... Mais il a également mis un frein au commerce international. Et il est merveilleux que nous ne puissions pas obtenir d’importations depuis l’Europe ou l’Amérique.
Prenons l’exemple du coton et du textile. Tous les pays industrialisés ont commencé avec le coton et le textile : l’Amérique, le Royaume-Uni, le Japon, la France... En Ouganda, nous avions huit usines intégrées verticalement, du coton à la fibre, au fil et ensuite au vêtement... et elles ont toutes fermé !
Je passe beaucoup de mon temps à étudier « l’industrie par substitution aux importations » avec une valeur ajoutée locale. J’espère convaincre le gouvernement ougandais de subventionner la culture du coton, et ensuite l’égrenage, le tissage et les vêtements.
La tâche est immense, je le sais, mais il faut bien commencer quelque part, et le coronavirus nous a donné cette opportunité.

A. A. : Vous avez également évoqué Black Lives Matters...
Y. T. : Oui, l’autre événement qui s’est produit récemment, c’est le meurtre de George Floyd. Les éléments fascistes de la société étasunienne ont tué des personnes noires pendant des décennies. Martin Luther King a été assassiné après avoir parlé de la liberté des Africains. Cette fois, c’est différent ! Les gens se sont mobilisés, et pas uniquement aux États-Unis, mais dans le monde entier, au Royaume-Uni, en Asie, partout. Nous sommes à un moment de transformation radicale !
Le coronavirus et Black Lives Matters sont en train de changer les choses. En Afrique, on est en train de détruire les statues coloniales ! Cette semaine même, l’Université d’Oxford a décidé de retirer la statue de Rhodes ! J’ai écrit à son sujet il y a cinq ans lorsque j’étais à Oxford.
Le monde est en train de changer, la civilisation européenne s’effondre. L’Amérique vit une grande crise et ne sait pas où elle va. Trump déroute tout le monde. Parmi les grands pays, la Chine est la seule qui contient le coronavirus. L’Inde est en mauvaise posture.
Cette double révolution, celle de Black Lives Matters et du Coronavirus, peut nous aider à nous libérer de l’empire. Ces deux révolutions ouvrent la possibilité que nous commencions à changer les choses dans notre relation avec l’Occident. Nous assistons à l’émergence d’un autre monde...

A. A. : Il semble que ces luttes de la diaspora africaine dans le monde entier s’associent à un mouvement panafricain plus large. Est-ce l’occasion de se reconnecter à l’histoire coloniale et de se rendre compte que les nouvelles formes de colonialisme sont encore présentes ?
Y. T. : Oui. J’ai l’espoir que, vu ce qui est arrivé à cet homme, George Floyd, aux États-Unis, et grâce à ce renouveau de la conscience africaine au niveau mondial, l’identité africaine s’affirme, aussi bien en Afrique que dans les autres pays.
L’Afrique est le seul continent sur lequel le peuple est aussi conscient de soi, d’être africain. L’esprit africain est très fort, même si nous sommes divisés et gouvernés par l’Occident, comme je l’ai expliqué dans le cas du Kenya.
Bien que notre réalité matérielle soit bien différente, j’ai l’espoir que ce rêve devienne réalité. Et une fois qu’il se réalisera, nous pourrons alors traduire nos idées par des programmes pratiques sur le terrain.

A. A. : Nkrumah disait que le chemin vers la souveraineté et l’autosuffisance pouvait être long...
Y. T. : C’est exact. Bien que nous ayons obtenu l’indépendance politique, nous ne sommes toujours pas indépendants économiquement parlant. C’est pour cela que le livre de Kwame Nkrumah, « L’Afrique doit s’unir », est très important. Il disait que nous devons travailler à l’indépendance économique. Julius Nyerere disait la même chose. Mais si Nkrumah souhaitait une unité africaine immédiate, Nyerere défendait l’idée d’une phase transitoire pour unir l’Afrique d’abord au niveau régional. Je crois que le moment est venu.
La chute de l’empire euroaméricain, la fin du néolibéralisme après la crise financière de 2007-2008, et la pandémie du coronavirus et « African Lives Matter » aujourd’hui représentent un mouvement qui se mondialise.
Par conséquent, oui, l’esprit de Nkrumah et de Nyerere est toujours présent. De même que l’esprit de Léopold Sédar Senghor, de Samora Machel, de Nelson Mandela et des trois dirigeants qui ont été assassinés de sang froid : Patrice Lumumba, Steve Biko et Thomas Sankara.
La route est encore longue. Je me fais vieux. Mais j’ai toujours l’espoir que notre jeune génération fasse avancer l’Afrique.

Article traduit par Rémi Gromelle

Pour citer cet article : Alexandre Anfruns "Le coronavirus et Black Lives Matters sont une double révolution qui ouvre la possibilité pour l’Afrique de changer sa relation avec l’Occident" Gresea, juillet 2020, article disponible à l’adresse : https://gresea.be/Le-coronavirus-et-Black-Lives-Matters-sont-une-double-revolution-qui-ouvre-la [!sommaire]