L’étude publiée par le Corporate Europe Observatory (CEO) ce mercredi 2 septembre dévoile une influence excessive du secteur pharmaceutique auprès des décideurs de la Commission européenne et de l’Agence européenne du médicament au détriment de la santé publique. Le tout, notamment, afin d’obtenir, des facilités réglementaires pour le lancement de nouveaux médicaments sur le marché, mais également, pour « pousser à la mise en place de l’accord commercial États-Unis Europe, le TTIP, à "l’avantage de l’industrie pharmaceutique". À cette fin, les pratiques du lobbying ont été intensifiées. Depuis la mise en place de la nouvelle Commission (novembre 2014) les lobbyistes ont décroché une cinquantaine de réunions avec les directions générales (notamment, santé, recherche et développement). Parmi les firmes qui ont décroché le plus grand nombre de réunions figurent GSK (15 entrevues), Novartis (8) Johnson & Johnson et Sanofi (6).
En 2014, les sociétés pharmaceutiques présentes à Bruxelles ont dépensé 40 millions d’euros, c’est-à-dire, huit fois plus qu’en 2012. Ce montant est sans doute inférieur à la réalité, car certaines firmes ne sont pas inscrites dans le registre officiel, mais sont clientes de sociétés de lobbying. Parmi les firmes qui ont le plus investi figurent Bayer (2,46 millions €), GSK (1,5 à 2 millions) et Novartis (1,5 à 2 millions). Sanofi n’obtient que la 11e place (entre 600.000 et 699.999 euros).
Enfin, le rapport signale le rôle clé de la Fédération européenne des industries pharmaceutiques (EFPIA) pour combattre la transparence sur les essais cliniques, s’appuyant sur le secret des affaires. Il décrit également, comment l’Innovative Medecines Initiative, un projet public-privé visant à accélérer le développement de nouvelles substances et doté de 3,3 milliards d’euros, favorise le financement public des recherches dont les bénéfices sont récoltés par l’industrie pharmaceutique.
Sources : Le Monde et La tribune du 2 septembre.
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