Missions du Gresea
Le Gresea développe sa vision du monde en contrepoint à un contexte caractérisé par des inégalités croissantes entre les peuples dans le processus de mondialisation économique et des politiques de développement « exogènes » portées par les institutions internationales ne permettant pas de répondre de manière satisfaisante aux objectifs du développement durable et à ces inégalités. En outre, les travailleurs du Sud comme du Nord font face de façon croissante à une internationalisation de leur entreprise. Ce qui devrait les rapprocher, mais qui dans les faits, renforce leur mise en concurrence. Enfin, la société civile est actuellement aux prises avec un processus de fragmentation qui ne lui permet pas de peser suffisamment sur la définition des réponses qu’elle pourrait apporter à la crise financière, économique et sociale que nos sociétés traversent.
Devant ces constats, le Gresea défend une vision du développement durable qui ne se contente pas de « coller » une dimension sociale et environnementale à un élément central, la croissance économique. Pour le Gresea, et comme le montre le schéma ci-dessous, la croissance économique est un outil qui ne pourra conduire au développement que si elle est dirigée démocratiquement vers les besoins sociaux des populations en tenant compte des limites environnementales.
A cet égard, le Gresea a plusieurs missions :
– Une mission d’éducation à l’économie du développement – on peut parler d’alphabétisation économique. Le Gresea défend une vision démocratique de l’économie et des échanges Nord-Sud.
– Une mission de recherche et d’analyse. Le Gresea pose l’analyse comme élément originel et moteur de la transformation sociale. Ce travail de recherche porte sur les rapports économiques et les mécanismes de production à la base des inégalités de développement.
– Une mission de décloisonnement. Depuis son origine, le Gresea est un lieu d’échanges, de débats et de projets communs entre les organisations syndicales, les ACNG et le monde académique.
Durant les prochaines années, le Gresea va centrer son travail d’éducation au développement sur les incidences du « changement économique » sur les dimensions sociales et environnementales du développement durable . En économie, le changement peut prendre plusieurs acceptions selon le niveau et l’approche. En macroéconomie, le changement désigne la mutation de l’économie d’une région, d’un pays, d’un secteur d’activité ou de son mode de régulation. Au niveau de l’entreprise (micro), le changement concerne la modification du périmètre ou de l’organisation d’une entreprise [1].
Peu importe le niveau choisi, le changement économique peut modifier la structure des économies nationales, l’organisation et les conditions de travail, les relations d’emploi ou encore les politiques économiques et environnementales.
Dans une économie globalisée, le changement est permanent, il est donc important pour les États du Sud, les mouvements sociaux ou les acteurs de la coopération internationale d’être en capacité de maîtriser et d’agir sur le changement économique.
Cette thématique globale et transversale s’inscrit donc autant dans la dimension économique du développement (le modèle de croissance dans un contexte de globalisation) que dans ses dimensions sociale (le travail décent) et environnementale (les contradictions du modèle productiviste).
Le changement économique porte également la problématique de l’égalité entre hommes et femmes sur la scène internationale. En effet, les femmes sont, dans plusieurs secteurs de l’industrie (textile, agroalimentaire…) ou des services (nettoyage, centres d’appel…) les premières victimes des conséquences négatives du changement économique dans les États du Sud.
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