Dans son édition datée du jeudi 19 juin 2014, La Libre Belgique annonçait la fermeture de la librairie Libris à Bruxelles (galeries Louise), les employés recevront prochainement leur lettre de licenciement et c’est, pour ce "fleuron de la librairie de qualité", note le journal, "la fin de 40 années d’histoire et d’amour du livre". L’information, curieusement, n’est pas donnée dans les pages économiques du journal (où on salue la "croissance" des millionnaires en Belgique, ils sont désormais quelque 94.500 disposant d’un magot de plus 750.000 euros), mais dans ses pages "régionales" aux côtés d’autres "chiens écrasés". Cela fait un peu penser à Fahrenheit 491, le livre bien connu de Ray Bradbury, il y esquissait un futur totalitaire faisant interdiction à quiconque de lire un livre - et obligation constante d’avoir la télé allumée. La télé ou la tablette ou l’écran du "stupidphone" pour appeler un chat, un chat. On y est presque. Bon, ce n’est pas entièrement la défaite intégrale, il reste encore quelques bonnes librairies qui tiennent le coup à Bruxelles et ailleurs, il ne leur manque encore que le vaste mouvement social pour empêcher que règne en maître la crétinisation totalitaire imposées par Amazon et Microsoft/Google et, partant, pousser au boycott (au minimum) du saccage. L’heure, dit-on, est aux alternatives économiques et aux indignations de dissidence consciente. C’est à la portée de la main, l’amour du livre et du journal de qualité, il suffit tout simplement de les préférer (les acheter, ici et maintenant et demain) aux tristes substrats des oligopoles du business pseudoculturel. (Post-scriptum. Tout ceci peut paraître excessif. Il faut se rendre compte, cependant, que pour chaque achat chez Amazon - livre commandé en ligne ou e-book "numérique - on contribue à asseoir Amazon dans une position de domination hégémonique sur l’édition et à ce que demain, le seul choix de livres qui nous soit encore offert sera celui déterminé par Amazon.)[!sommaire]