Les 7 et 8 juin 2013, l’Altersummit, initiative de coordination des mouvements sociaux européens contre l’austérité, organisait à Athènes un contre-sommet européen. Cette rencontre avait pour but la proclamation du manifeste de l’Altersummit. Résultat d’un travail entamé à Florence en octobre 2012, ce manifeste énonce les quatre priorités politiques de ce mouvement social européen dont l’objectif premier est d’arrêter les politiques d’austérité mises en œuvre depuis 2008 au sein de l’Union européenne. Si, durant deux journées, Athènes a été le centre névralgique des luttes européennes contre l’austérité, la capitale grecque est surtout, depuis 4 ans, le laboratoire de la réponse néolibérale à la crise. Entre 2009 et 2012, le PIB du pays est passé de 231 à 183 milliards d’euros. Le nombre de chômeurs a plus que triplé en atteignant en 2012 le « record » de 1.400.000 demandeurs d’emploi. Le salaire minimum est passé, sur la même période, de 781 à 586 euros pendant que les retraites perdaient en moyenne près de 40%. Tel est le spectacle d’une économie détruite par l’aveuglement idéologique des élites européennes. Car, ce n’est pas les erreurs avouées des économistes du FMI qui changeront la donne. Ce à quoi on assiste en Grèce, mais également à des degrés divers dans l’ensemble des pays européens, c’est à la mise en œuvre d’un projet politique visant à détruire les systèmes sociaux européens. Plus de 50% des mesures décidées par la Troïka (FMI, BCE et CE) en Grèce touchent directement le salaire et l’emploi. Les institutions fondamentales qui, en Europe, protègent depuis des décennies, les peuples européens contre les excès du capitalisme sauvage.

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