Le dernier numéro de Cultures et Conflits est paru. Notre collègue, Bruno Bauraind, et Jean Vandewattyne y signent un article consacré à Ryanair.

Dans un contexte a priori hostile au syndicalisme et à la négociation collective, cette contribution cherche à comprendre comment les syndicalistes et certains travailleurs de Ryanair en Belgique sont parvenus à encastrer la compagnie irlandaise dans le système des relations collectives de travail belge. À partir d’une présence longue sur le terrain (2011-2022) et d’entretiens répétés avec les acteurs, nos résultats montrent que l’entreprise multinationale
Multinationale
Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : multinational)
néolibérale, dont Ryanair est l’archétype, n’exclut pas de facto la possibilité d’une forme de citoyenneté industrielle collective, autonome et conflictuelle. Au contraire, certaines propriétés du modèle productif de la compagnie aérienne, fondé sur les bas salaires et l’antisyndicalisme, ont été mobilisés et instrumentalisés par les salariés et les syndicalistes pour implanter une représentation syndicale au sein de la filiale belge. Plus largement, cette adaptation stratégique du syndicalisme à la configuration néolibérale de l’entreprise permet de nourrir le débat sur le renouveau ou la recomposition du syndicalisme en Europe de l’Ouest.
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