Coca-Cola Belgique vient d’annoncer ce 13 octobre 2015 un nouvel investissement Investissement Transaction consistant à acquérir des actifs fixes, des avoirs financiers ou des biens immatériels (une marque, un logo, des brevets…).
(en anglais : investment)
sur son site de mise en bouteille situé à Gand. Le vendeur de soda investira en effet 75 millions d’euros afin de faire de cette usine « un site de production ultra-moderne d’ici 2018 [1] » et de pérenniser l’activité à long terme du centre de production. Mais derrière ce « plan de rénovation » se profile également un plan de restructuration qui risque de toucher plus de 120 personnes sur les trois prochaines années.

Le site, qui produit et embouteille les boissons de 12 marques de la firme d’Atlanta, compte actuellement 438 travailleurs répartis entre la production (279 salariés) et la distribution (159 personnes). Ce plan réduirait donc d’un quart les effectifs basés à Gand.

Cette restructuration intervient alors que les profits de la filiale belge ont augmenté de 18% entre 2013 et 2014 (passant de 83 millions à 99 millions d’euros en 2014) selon les comptes publiés par la Banque Nationale belge [2] et que le chiffre d’affaires Chiffre d’affaires Montant total des ventes d’une firme sur les opérations concernant principalement les activités centrales de celle-ci (donc hors vente immobilière et financière pour des entreprises qui n’opèrent pas traditionnellement sur ces marchés).
(en anglais : revenues ou net sales)
belge atteint la somme de 1,2 milliard d’euros en 2014. Coca-Cola est présent sur 8 sites en Belgique et emploie plus de 2.400 personnes.

La stratégie de Coca consiste à « franchiser » ses activités d’embouteillage, de production et de distribution de manière à ne détenir que 49% du capital Capital Ensemble d’actifs et de richesses pouvant être utilisés pour produire de nouveaux biens ou services.
(en anglais : capital, mais aussi fund ou wealth)
de celles-ci. Ainsi, le pouvoir effectif demeure dans les mains de la maison mère. Parallèlement, « Coca [peut] effacer des milliards de dollars de dettes de ses propres comptes en même temps que tout un pan de son business, dévoreur de capitaux et générateur de faibles rentabilités [3] ».

Les trois grandes sociétés d’embouteillage de Coca-Cola en Europe, à savoir Coca-Cola Erfrischungsgetraenke AG, la filiale allemande, Coca-Cola Iberian Partners, qui embouteille et distribue le Coca en Espagne, au Portugal et en Andorre et Coca-Cola Enterprises Belgium ont décidé de fusionner au cours de l’été 2015. L’opération, qui vise à réaliser des économies d’échelles, sera finalisée en 2016 [4] et laisse augurer des restructurations en cascade dans les années à venir.

Le lien entre la fusion Fusion Opération consistant à mettre ensemble deux firmes de sorte qu’elles n’en forment plus qu’une.
(en anglais : merger)
au niveau européen et les coupes dans les effectifs à Gand semble cousu de fil blanc. Coca-Cola Belgique affirme pourtant de son côté que les 120 emplois qui seront supprimés ne font pas partie de la fusion annoncée. Une phase de consultation et d’information a été lancée au sein de l’entreprise belge.

En janvier 2014, la direction de la filiale espagnole de Coca annonçait un plan de restructuration d’ampleur, prévoyant le licenciement de 1.253 travailleurs sur 4.200. Mais la mobilisation des travailleurs licenciés a permis, suite à une campagne d’appel au boycott et à la sensibilisation du public à la sortie des supermarchés, de faire reculer le géant américain. Après avoir vu la consommation du soda diminuer de 17% dans la région madrilène, la plus haute juridiction espagnole saisie par les syndicats avait donné raison aux salariés (ordonnant le paiement des salaires de tous les employés licenciés et déclarant nuls les licenciements actés [5]). Signe que la mobilisation des travailleurs et du public peut donner des résultats. Un exemple pour la Belgique ?