L’OPA OPA Offre publique d’achat : proposition publique faite par un investisseur d’acquérir une société ou une partie de celle-ci à un prix annoncé. Elle peut être amicale ou hostile, si le management de la firme ciblée est d’accord de se faire reprendre ou non.
(en anglais : tender offer).
à effet levier (LBO, "leverage buy-out") s’est offert, en Allemagne, un joli retour de manivelle. La technique, pour mémoire, permettait à n’importe quel capitaliste audacieux de mettre la main sur un concurrent sans bourse Bourse Lieu institutionnel (originellement un café) où se réalisent des échanges de biens, de titres ou d’actifs standardisés. La Bourse de commerce traite les marchandises. La Bourse des valeurs s’occupe des titres d’entreprises (actions, obligations...).
(en anglais : Commodity Market pour la Bourse commerciale, Stock Exchange pour la Bourse des valeurs)
délier : suffit de s’endetter, puis de se rembourser grâce aux capitaux conquis. En juillet 2008, la richissime famille Schaeffler a fait ainsi main basse sur le numéro cinq mondial des équipementiers automobiles, Continental, en ravissant 36% du capital Capital Ensemble d’actifs et de richesses pouvant être utilisés pour produire de nouveaux biens ou services.
(en anglais : capital, mais aussi fund ou wealth)
en catimini, via des "options" conclues en secret. Même chose avec Porsche, qui est montée progressivement, en utilisant les mêmes astuces (contrats "dérivés" occultes signés avec des banques), dans le capital Capital de Volkswagen, une entreprise trente fois plus grosse qu’elle en termes d’effectifs. Mais, donc, il y a eu un grain de sable. La crise, le resserrement du crédit Resserrement du crédit Contraction brutale du crédit accordé par les banques sous l’effet de la dégradation de leur situation financière.
(En anglais : credit crunch)
et, note la revue Problèmes économiques, "les deux acrobates de la finance sont désormais surendettés" et "se débattent actuellement face à leurs créanciers devenus plus scrupuleux dans leurs accords de financement". Logique. Schaeffler a lancé son OPA lorsque le titre Titre Morceau de papier qui représente un avoir, soit de propriété (actions), soit de créance à long terme (obligations) ; le titre est échangeable sur un marché financier, comme une Bourse, à un cours boursier déterminé par l’offre et la demande ; il donne droit à un revenu (dividende ou intérêt).
(en anglais : financial security)
Continental valait 75 euros et, depuis, il a perdu la moitié de sa valeur. Cela fait beaucoup d’argent parti en fumée, car la créance, elle, reste intacte et due. D’où appel à l’Etat en janvier 2009, qui refusera de renflouer. C’est à peine mieux avec Porsche : fin mars 2009, il lui fallait rembourser les 10 milliards d’euros empruntés pour l’opération mais le Land de Basse-Saxe, actionnaire Actionnaire Détenteur d’une action ou d’une part de capital au minimum. En fait, c’est un titre de propriété. L’actionnaire qui possède une majorité ou une quantité suffisante de parts de capital est en fait le véritable propriétaire de l’entreprise qui les émet.
(en anglais : shareholder)
public de référence de Volkswagen (20%) y bloquera l’accès au cash-flow, obligeant Porsche à d’humiliantes renégociations du "mariage". Dans un cas comme dans l’autre, l’arroseur est arrosé, le sauvetage prenant la forme d’un renversement des équilibres de pouvoir et, donc, une OPA en sens inverse, seule issue pour éviter la banqueroute...

Source : Problèmes économiques n°2.975 du 8 juillet 2009.