Le groupe Pfizer (bénéfice net de plus de 19 milliards pour un chiffre d’affaires
Chiffre d’affaires
Montant total des ventes d’une firme sur les opérations concernant principalement les activités centrales de celle-ci (donc hors vente immobilière et financière pour des entreprises qui n’opèrent pas traditionnellement sur ces marchés).
(en anglais : revenues ou net sales)
de 48,4 milliards de dollars en 2006) a annoncé le 22 janvier 2007 la suppression de 10.000 emplois dans le monde d’ici à la fin de 2008, dont 83 en Belgique et 500 en France, soit 10 % de son effectif total. L’objectif est d’économiser de 1,5 à 2 milliards de dollars par an et de réorganiser le département RD. En Europe, Pfizer compte réduire ses effectifs commerciaux de "plus de 20 %". Les conséquences pour la Belgique ont été communiquées le 23 janvier 2007 lors d’un conseil d’entreprise tenu par la firme pharmaceutique. Au siège administratif à Ixelles (Bruxelles), 99 postes sont concernés sur un total de 550. Le porte-parole de Pfizer en Belgique, Daniel Van Bellinghen, ajoute : "Les contrats à durée déterminée ne seront pas renouvelés et il n’y aura pas d’engagement de personnel concernant les emplois vacants." Ce qui limiterait le nombre de licenciements secs à 83 sur un total de 550 postes. Les six autres unités de Pfizer sises en Belgique et au Luxembourg (Puurs, Capsugel à Bornem, Zaventem, Louvain-la-Neuve, Anderlecht, Luxembourg) sont pour l’instant épargnées. Le comité d’entreprise d’Ambroise, un des sites français du groupe, qui devrait disparaître en 2007, a estimé que 500 emplois ont été "sacrifiés sur l’autel de Wall Street." On notera en passant que l’Economist, analysant les déboires de la Big Pharma, épingle parmi les trois causes que Pfizer a mis le paquet sur les ventes et le marketing... au détriment de la recherche et du développement. Et que Pfizer, manifestement, n’a pas compris la leçon, puisque son plan stratégique de redéploiement inclut la fermeture de cinq centres de recherche... En langage clair, on appelle cela de la (très) mauvaise gestion d’entreprise.
Sources : Les Echos du 23 janvier 2007, De Morgen du 24 janvier 2007 et The Economist du 27 janvier.