Nées au lendemain de la loi de 1921 leur accordant la personnalité civile, le nombre d’associations sans but lucratif (ASBL) a été multiplié par sept depuis les années 1960. Cette progression coïncide avec l’augmentation de leur présence dans diverses activités économiques. Par ailleurs, de plus en plus d’ASBL exercent des activités à caractère commercial, en concurrence avec des entreprises lucratives . Ce rôle croissant des associations dans la vie économique a amené le monde scientifique à s’intéresser de plus près à ce secteur, majoritairement analysé comme n’appartenant ni à la sphère capitaliste ni à la sphère publique . En s’appuyant sur la théorie du travail reproductif ce texte questionne cette caractérisation du monde associatif et cherche à montrer comment le travail associatif, lié aux activités de la reproduction, s’inscrit dans l’organisation productive du système capitaliste tout en participant à l’accumulation
Accumulation
Processus consistant à réinvestir les profits réalisés dans l’année dans l’agrandissement des capacités de production, de sorte à engendrer des bénéfices plus importants à l’avenir.
(en anglais : accumulation)
du capital
Capital
Ensemble d’actifs et de richesses pouvant être utilisés pour produire de nouveaux biens ou services.
(en anglais : capital, mais aussi fund ou wealth)
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L’analyse complète est publiée dans la revue de l’ARC - Permanence critiques - été 2025 - 12. Elle est disponible sur leur site

Rassemblant un ensemble hétéroclite d’activités, la naissance juridique du secteur associatif date de 1921, avec la sanction de la loi du 27 juin 1921, qui reconnaît et donne une forme institutionnelle aux « associations de fait » en définissant une ASBL comme une association qui « ne se livre pas à des opérations industrielles ou commerciales, ou qui ne cherche pas à procurer à ses membres un gain matériel. » Cette loi a été maintes fois modifiée. Une réforme majeure a été introduite par la loi du 2 mai 2002 permettant à des associations de se livrer à des activités commerciales pour autant que les profits générés soient réaffectés à la réalisation du but social défini par les statuts de l’association. Enfin, la réforme du droit des sociétés (votée à la Chambre le 28 février 2019)3 donne une interprétation plus large de la notion d’entreprise en intégrant les associations sans but lucratif. Intégrées dans le nouveau code des sociétés et des associations, les ASBL peuvent exercer des activités commerciales illimitées, mais, contrairement aux sociétés, elles ne peuvent pas distribuer leurs bénéfices. Dorénavant, elles ne se différencient plus des autres sociétés privées que par le fait que leurs employeur·euse·s ne peuvent pas s’enrichir à travers la distribution des bénéfices créés par l’association. En d’autres termes, les employeur·euse·s ne peuvent pas s’approprier la plus-value
Plus-value
En langage marxiste, il s’agit du travail non payé aux salariés par rapport à la valeur que ceux-ci produisent ; cela forme l’exploitation capitaliste ; dans le langage comptable et boursier, c’est la différence obtenue entre l’achat et la vente d’un titre ou d’un immeuble ; si la différence est négative, on parlera de moins-value.
(en anglais : surplus value).
produite par les travailleur·euse·s.
Cette évolution amène une série des questions. Quels ont été les mobiles des décisions politiques ayant mené, en 1921, à la création d’un secteur protégé de l’accumulation
Accumulation
Processus consistant à réinvestir les profits réalisés dans l’année dans l’agrandissement des capacités de production, de sorte à engendrer des bénéfices plus importants à l’avenir.
(en anglais : accumulation)
du capital
Capital
Ensemble d’actifs et de richesses pouvant être utilisés pour produire de nouveaux biens ou services.
(en anglais : capital, mais aussi fund ou wealth)
? Quelles sont les caractéristiques communes du travail effectué par le monde associatif ? S’agit-il d’un travail « improductif », c’est-à-dire, d’un travail ne collaborant pas à l’accumulation du capital
Capital
? Quelles ont été les évolutions ultérieures du monde associatif ? Et comment affectent-elles le travail ?
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