Le journal britannique l’Independent a révélé cette chose étonnante mais parfaitement prévisible : le parlement irakien devra se prononcer d’ici à mars 2007 sur un projet de loi, rédigé par les Etats-Unis après "amendements" du lobby
Lobby
Groupement créé dans le but de pouvoir influencer des décisions prises habituellement par les pouvoirs publics au profit d’intérêts particuliers et généralement privés. La plupart des lobbies sont mis en place à l’initiative des grandes firmes et des secteurs industriels.
(en anglais : lobby)
pétrolier et consultation du FMI
FMI
Fonds Monétaire International : Institution intergouvernementale, créée en 1944 à la conférence de Bretton Woods et chargée initialement de surveiller l’évolution des comptes extérieurs des pays pour éviter qu’ils ne dévaluent (dans un système de taux de change fixes). Avec le changement de système (taux de change flexibles) et la crise économique, le FMI s’est petit à petit changé en prêteur en dernier ressort des États endettés et en sauveur des réserves des banques centrales. Il a commencé à intervenir essentiellement dans les pays du Tiers-monde pour leur imposer des plans d’ajustement structurel extrêmement sévères, impliquant généralement une dévaluation drastique de la monnaie, une réduction des dépenses publiques notamment dans les domaines de l’enseignement et de la santé, des baisses de salaire et d’allocations en tous genres. Le FMI compte 188 États membres. Mais chaque gouvernement a un droit de vote selon son apport de capital, comme dans une société par actions. Les décisions sont prises à une majorité de 85% et Washington dispose d’une part d’environ 17%, ce qui lui donne de facto un droit de veto. Selon un accord datant de l’après-guerre, le secrétaire général du FMI est automatiquement un Européen.
(En anglais : International Monetary Fund, IMF)
, qui met son pétrole (3e réserve mondiale en importance, assurant 95% des revenus du pays) sous coupe réglée au bénéfice de sociétés telles que la British Petroleum, Shell et ExxonMobil. Aux termes de cette loi, ces dernières "empocheraient jusqu’aux trois quarts des profits" durant les premières années d’exploitation et, ensuite, 20% soit le double de ce que ce secteur est d’ordinaire en moyenne autorisé à prélever. Pour ceux que les farces et attrapes de l’économie politique amusent, rappelons que Tony Blair avait déclaré en 2003, s’expliquant sur les raisons de l’intervention militaire, que le pétrole n’entrait pas en ligne de compte. Mieux : que les revenus pétroliers, dit-il alors, devaient être placés sous l’égide des Nations unies afin qu’ils bénéficient au peuple irakien. Le vice-président américain Dick Cheney avait un langage plus franc : le monde, dit-il en 1999, a besoin de 50 millions de barils supplémentaires d’ici à 2010 et... "D’où viendra ce pétrole ? Du Moyen-Orient, qui recèle deux tiers des réserves au plus bas prix, c’est là en définitive que se trouve notre trophée." Simple et direct.
Source : The Independent du 7 janvier 2007.