Pour les entreprises, la Chine, outre le fait d’être un marché immense, est aussi un grand atelier où les coûts de production sont très bas et les ouvriers corvéables faute souvent de protection sociale adéquate. Cependant, à partir du 1er janvier, une nouvelle loi régulant les relations professionnelles est entrée en vigueur. Cette loi prévoit notamment la limitation des heures supplémentaires, l’imposition d’un salaire minimum aux entreprises, l’établissement d’un contrat à durée indéterminée (CDI) après deux contrats déterminés consécutifs et le payement par l’entreprise d’une indemnité de licenciement. Cette nouvelle loi devrait contribuer à améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs chinois mais, dans le même temps, augmenter le prix du travail. Cela, les entreprises taïwanaises installées en Chine ne semblent pas prêtes à l’accepter. Ainsi, après Hon Hai et Compal qui ont déjà respectivement investi 5 milliards et 500 millions de dollars au Vietnam, c’est au tour de Quanta Computer (Taiwan), premier fabricant mondial d’ordinateurs portables pour des sociétés comme Dell ou Hewlett Packard, de choisir de délocaliser progressivement sa production de la Chine vers le Vietnam. En d’autres termes, c’est le petit monde de la sous-traitance
Sous-traitance
Segment amont de la filière de la production qui livre systématiquement à une même compagnie donneuse d’ordre et soumise à cette dernière en matière de détermination des prix, de la quantité et de la qualité fournie, ainsi que des délais de livraison.
(en anglais : subcontracting)
électronique qui quitte l’usine chinoise pour un atelier vietnamien aux infrastructures rudimentaires mais à la main d’œuvre moins coûteuse. La Chine doit-elle choisir entre développement social et compétitivité économique ? Le développement économique d’un pays comme le Vietnam passe-t-il nécessairement par l’exploitation de ses travailleurs ? Les entreprises de l’industrie électronique semblent avoir répondu à ces questions.
Source : Les Echos du 3 janvier 2008.